
« Max nous a embarqué dans une sacrée mission bien ambitieuse ! » (commentaires de Cyrielle dans le compte-rendu racontant au reste du groupe le weekend)
Après un mois de janvier durant lequel il a fait grand beau, quelques flocons tombés les jours précédents et un redoux, les conditions ne sont pas si évidentes pour trouver des goulottes sympas. Heureusement, Max a de la ressource. Il nous propose un joli programme : goulotte de l’Arche dans le massif du Vercors le samedi et couloir NNW du col du Grand Van, dans le massif du Taillefer le dimanche.
Va pour le plan A (y a pas vraiment de plan B, remarque, et ça a l’air tellement bien !), on réévaluera au fur et à mesure pour le dimanche : on est motivées, mais on sait que la journée de samedi va être longue.
Samedi 05/02
Rdv à 9h. Quel luxe, une grasse mat’ ! On fait la marche d’approche à pied, et heureusement qu’il y a un couple pour tracer avant nous, on regrette presque les skis car on s’enfonce plus que prévu.
Goulotte ultra belle, un peu sèche, et on pense grandement à un des ouvreur de cette voie 15 ans plus tôt : notre cher guide Seb Escande. Couloirs de neige, ressauts pleins de mottes d’herbes glacées, coinceurs et câblés, du joli caillou et une météo plutôt clémente, le kiff !
« Je me suis enfin décidée à regrimper en tête dans la goulotte! Alléluia tout arrive! Et là, je me suis trompée d’itinéraire, j’ai été attirée par une verticalité bien grimpante, j’ai posé tous les coinceurs et câblés que j’avais! Ne me voyant pas arriver au bout de 30 bonnes minutes, Max est venu me sauver. (…) Ca n’a pas duré, Lulu a trouvé le bon itinéraire et hop on est reparti ailleurs ».
Sortie à 17h de la voie, oui c’était un peu long, mais on en prend plein les mirettes avec une arrivée sur le plateau du Vercors, au-dessus de la mer de nuages, un coucher de soleil à couper le souffle, des couleurs incroyables. Sacrée récompense !


La fameuse arche et le plateau du Vercors @ Lucille, Sophie – GFHM
Il fait rapidement froid, on descend à pied dans une neige où on s’enfonce et on se tape les tibias sur la croûte à chaque pas. Solution: la luge! On fait toute la descente sur les fesses pour finir à bartasser dans la forêt à la frontale, pas mécontentes de retrouver le parking !
Retour à Grenoble à 21h, c’était une grosse journée et Max nous propose un plan B pour le lendemain, une goulotte dans les Bauges. Mais nous, on a envie de varier les plaisirs, et une cascade avec ski sur le dos (et donc descente à skis) ne nous laisse pas indifférentes. On part donc sur le plan A, c’est ambitieux, ça va être long, mais ça donne trop envie !
Dernier message de mise au point à 22:30 et un RDV le dimanche matin à 6h, courte nuit.
Dimanche 06/02
Approche en skis de rando de plusieurs heures, Max fait un peu de nivologie sur la route mais on a quand même un timing à tenir. Il dira quand même, durant la journée “Today is a ‘frontale’ day” et ça veut bien dire ce que ça veut dire, on finira de nuit et puis c’est tout.
Grimper en cascade avec ses chaussures de ski cramponnées et ses skis sur le dos, une insoutenable légèreté.
On passe notre point de non-retour, là où on s’est dit que si on en peut plus, c’est le dernier endroit pour descendre en rappel; mais on est surmotivées, ça caille, faut pas oublier de manger parfois car on ne fait pas vraiment de pauses, on se prend deux trois bouts de glaces volants qui coupent le souffle (mais c’est quoi ce sport, franchement ?!), mais c’est beau, il n’y a qu’une seule autre cordée et on avance bien.


Couloir NNW du col du Grand Van et sa cascade @ Sophie, Cyrielle – GFHM
« Bon, Elo a quand même fait son boulet une fois et a envoyé valser son piolet dans le vide en manquant d’égorger trois personnes mais ils ont su éviter son attaque diabolique. Max est descendu à sa rescousse et lui a filé son piolet. »
400 mètres de difficultés : arrivées en haut en même temps que des couleurs de fin de journée dingues et que des bourrasques de vent littéralement à tomber.

« On n’y croyait pas trop, on n’était pas chaudes après la première journée qui s’est avérée plus longue que prévue! Mais on l’a suivi (Max) !! Bon on ne va pas se cacher, heureusement qu’il était là! Déjà, grimper sur une cascade avec des skis! Quelle idée! Mais on l’a fait, c’était fou! Long, épuisant, fatiguant, froid, mais évidemment, quelle récompense au sommet avec ces deux beaux couchers de soleil ! »
Vent, neige et nuit ! On est contente que Max connaisse comme sa poche le parcours du retour et qu’il ait une frontale digne d’un phare. On commence à pied puis on chausse, on passe ce passage délicat qu’est le Pas de la Mine (il a dit “faut pas tomber, restez concentrées », mais il faisait nuit, on lui a fait confiance et on a rien vu).
« On savait pas trop si nos cuisses allaient tenir après la cascade mais ça l’a fait ! Mais bon, on avait un style de mères ! (Sauf Elo, (…) même après une journée de cascade ski sur le dos en tête, elle assure encore, le bébé), alors que nous, on était en chasse neige tellement on n’avait plus de cuisses. »
Puis retour au parking avec un petit boarder-cross dans la forêt en prime ! La chance !
Retour à Grenoble à 22h, hyper contentes ! On n’en revenait pas d’avoir fait ces deux jours, on s’est dépassées alors certes on n’a pas pris beaucoup de temps pour la théorie mais on a beaucoup pratiqué et c’est l’occasion d’être en petit groupe pour faire des projets un peu grands.
Élodie, Cyrielle, Sophie et Lucille
Note à moi-même : ne pas oublier de me couper les ongles des orteils avant d’aller taper comme une ouf dans de la glace, le bleu hématome, c’est pas ma couleur de vernis préférée.