Ski de rando dans le Beaufortain

21-22/01/2023

C’est un week-end de goulotte en demi groupe qui est prévu. Mais ça vient juste après d’importantes chutes de neige, et des températures glaciales sont annoncées. Bref, rudes conditions pour la goulotte, on n’a pas trop envie de voir des tonnes de poudres nous tomber sur le nez. On préfère l’avoir sous les skis. Les guides décident d’une arête dans les Écrins. Arête ouest de la Pare aux Trois Évêchés, c’est sensiblement ce qu’on a fait avec les cobayes lorsqu’on a passé le diplôme d’initiateur. Là, notre motivation est au ras des touffes d’herbes, on est glacées rien que d’y penser.

Mais mercredi, changement de programme : et si , au vu des conditions, on se faisait un week-end ski toutes ensemble avec Max ? Zou, au lieu de se geler sur une arête, une virée en Vanoise au départ de Tignes nous rebooste, on va RIDER! 

Le projet est de faire deux sommets à plus de 3000 avec une nuit en refuge non gardé. Le grand froid est annoncé, mais le beau aussi !! 

On est toutes sur la route pour se retrouver le vendredi, mais à 18h, Max nous appelle une par une: “Les filles, changement de plan! Il y a eu du vent, la neige est soufflée et il va faire trop froid à ces altitudes ! Annulez votre logement, on part dans Belledonne !”

On dégote un Airbnb vers Albertville au dernier moment et on se retrouve entre nous devant une plâtrée de pâtes et une bière achetée à la station service. On parle de notre expédition prévue au printemps prochain, et bien sûr de nos vies. Avant qu’on ait eu le temps de regarder le programme du lendemain , re-changement de plan, le refuge de la Cave est complet : Go Beaufortain, départ d’Arêches le samedi matin.

Samedi – d’Arêches au Chalet du Retord

Trop contentes de se retrouver, trop contentes de chausser les skis! On se gèle sur les remontées qui nous font gagner du dénivelé. 

Puis on peaute, col de la Forclaz, col de la Louze, on contourne le Grand Mont. La neige est moins incroyable qu’attendue, ça nous vaudra des jolies chutes. Max nous parle nivologie, on observe les plaques qui sont parties, les pentes, les accumulations dues au vent. Mais avec ce froid, s’arrêter et prendre du temps pour la pédagogie n’est pas dans les priorités, c’est intenable !

Un chamois court à nos côtés dans une descente où on fait les premières traces, quel moment magique! On traverse la rivière, une pause repas et c’est parti pour une montée au milieu des sapins, franchement, on aurait voulu la descendre, cette pente! Plus de peuf que dans mes rêves! 

On arrive au chalet du Plan du Lac : on prend du bois, trois d’entre nous portent des branches pour chauffer ce soir au chalet de la Perrière.

Deuxième chalet , le Retord, très mignon, mais pas assez de place pour nous car il y a déjà un groupe . 

Troisième chalet, la Perrière , notre but: mmmh ça parait pas confortable ça ! Comment c’est possible ?! Sur le site ça avait l’air si bien! Refuge de la Perrière… check sur internet (et oui dans le Beaufortain y a du réseau). Ah, il y en a deux du même nom , et celui qui est bien… c’est pas celui-là !

Branches d’arbres et joli chalet @GFHM

A 16h30, le soleil se couche et on emprunte deux matelas dans ce refuge et on fait demi tour pour les ramener au Retord. Deux matelas et trois branches d’arbre sur ski… au moins on a rit! 

Les sept gars sont un peu déçus de nous voir revenir, on prend de la place! Et nous on est contentes , le feu est déjà fait.

On peut pas non plus parler de confort, les matelas sont collés un à un à l’étage, à même le sol, et il y a de la neige accumulée en bas des murs, mais la vue est magnifique! Soupe et lyophilisés , l’autre groupe se fait une croziflette… et nous on discute de nivologie, d’organisation pour demain. Le contexte d’un refuge non gardé, où l’on droit prendre le temps de faire fondre la neige pour manger et remplir nos thermos ne nous permet pas vraiment d’être posés pour des moments de pédagogie.

Révisions – @GFHM

Le réveil est prévu à 7h. La proximité avec les ronfleurs voisins fait fuire Chacha du dortoir, ce n’est pas une bonne nuit pour toutes. 

Dimanche – Traversée Chalet du Retord – Arêches

Au matin, Lulu se plaint de ses pieds qui ont gelés hier, ses orteils lui ont fait mal cette nuit et ils sont oedematiés aujourd’hui. Début de gelure, gelure de stade 1 ? Bref, à protéger du froid, et après avoir fait le tour de nos pharmacies, on n’a pas tous les médicaments nécessaires à portée de main. Max appelle le médecin des secours en montagne, et ils décident… de la faire descendre en hélico! Petit moment de rêve dans ce malheur, les montagnes vues d’en haut! Sa journée finit tristement à l’hôpital d’Albertville. (Tout va bien, pas d’inquiétudes ! N’oubliez pas de mettre vos orteils au chaud !)

Nous restons dans le thème du weekend : la journée sur les skis va être Glaciale !

Après toutes ces émotions, nous voilà donc reparties sur les skis, emmitouflées dans nos 3 doudounes, 6 paires de gants, chaufferettes en route. Facile de nous repérer : 6 boules de plumes trilogy (Merci Millet!!) Avec seulement le nez rouge qui dépasse du paquet.

L’objectif du jour est de rejoindre Arêches en 4 étapes : montée sous la pointe de Comborsier, redescente sur les chalets de  Chizeraz, remontée par le passage du Dard et redescente aux voitures. L’apprentissage ici se joue dans la gestion de la trace, la sécurité (passage sur des pentes appropriées au risque avalancheux) et la gestion du groupe.

Montée vers Comborsier @GFHM

Notre méthode est bien rodée : nous divisons le périple en 4 et tout à tour nous prenons le lead à 2.

Chanceuses, nous attaquons la montée par une belle trace faite la veille par nos collocs de soirée. Le soleil brille, la neige aussi, qu’on est bien là-haut. Quelques passages un peu plus pentus nous forcent à prendre les distances mais cette montée se déroule bien et nous débouchons sur les crêtes nous permettant d’observer la suite du voyage. 

Petit (gros) bonheur de la journée, sur les faces que nous descendons la neige n’a pas été soufflée : gavage de poudreuse, surtout pour celles qui osent les plantés de tête, totalement maîtrisés bien entendu. En basculant sur la face Nord de la pointe de Comborsier, nous entrons dans un monde sauvage, vierge de traces. Nous croiserons peu de monde cette journée, même la pointe du Dard est désertée.

Nous avons bien bossé l’itinéraire la veille au refuge via deux moyens : cartes IGN et photos pour la descente (plus facile pour appréhender le relief). Cela se paye sur l’efficacité de l’évolution, les timings sont tenus ! Et nous rejoignons la voiture dans les temps prévus.

Dernière étape de la journée, et pas des moindres : le débrief ! Ni une ni deux nous rejoignons notre Lulu et tous ses orteils congelés à Albertville. Autour d’un mélange douteux de chocolat chaud et de fromage fondu nous évoquons les moments forts du weekend mais aussi la fin du voyage GFHM, et oui petit moment d’émotion car nous nous rapprochons du passage de relais qui aura lieu au printemps ! Ne vous inquiétez pas, on vous réserve encore quelques beaux moments d’ici là, et en secret une aventure se prépare. Chut, n’en parlez à personne et promis on vous donnera quelques détails dans les mois qui arrivent !

Crépuscule depuis le Chalet du Retord (trop beau, ça valait bien un rafraîchissement des orteils, non?)- © GFHM

Cyrielle, Maria, Adeline, Elodie, Vanessa, Charlotte et Lucille.

Big love à Soso qui n’a pas pu être là.

Validation du Diplôme d’initiateur dans les Écrins – 7-8-9/10/2022

Vendredi 07/10

De retour à la maison… de Lucille mais on se sent comme chez nous ☺. Quelle chance nous avons de pouvoir bénéficier de ce logement pour accueillir notre tribu de… 18 personnes ! Nous faisons connaissance avec les cobayes, très vite renommées « chatons » et nous passons rapidement aux choses sérieuses avec une réunion d’organisation de la journée du lendemain.

Nous réfléchissons au choix du lieu pour les ateliers et la petite course d’application. Nous optons pour des ateliers par groupes fixes et déterminons les différents thèmes et le timing. La météo annoncée n’étant pas terrible, nous choisissons une arête proche de notre logement et peu technique pour éviter l’inertie et nous permettre de nous concentrer sur la partie formation pour nos chatons.

Samedi 08/10

Briefing du matin @GFHM

1° BRIEFING

Nous exposons le déroulement de la journée aux chatons ainsi que les objectifs :

– Reprendre les bases afin que tout le monde puisse se sentir à l’aise dans la course prévue le lendemain.

– Tester notre capacité à transmettre.

2° ATELIERS

Arrivées face à la crête du Chaillol, on rigole dans nos barbes parce qu’on dirait clairement une pente d’herbe parsemée de quelques blocs.. Pas très aventureux tout ça ! Seb nous rassure : Ça suffit largement à faire de la formation !
Les couleurs automnales et les premières neiges déposées sur les Écrins rendent le cadre magnifique.

A) Montée vers le pied de la crête dans un terrain herbeux raide. Nous en profitons pour échanger au sujet des techniques de progression sur pente raide et neigeuse ainsi que sur l’utilisation des bâtons et du piolet dans ce type de terrain.

B) Nous nous répartissons ensuite en groupes de 4 (2 cordées) afin d’aborder les points suivants :

  • Encordement avec nœud de huit
  • Assurage au Réverso et à l’épaule
  • La technique de corde tendue
  • La récupération du matériel et le bon rangement sur le baudrier : Friends, dégaines,
    sangles, câblés.
  • La grimpe en grosse
  • Point sécu : attention aux chutes de pierres, etc

C) Nous mettons les ateliers en pratique en poursuivant sur l’arrête du Chaillol qui n’est pas très difficile mais offre tout de même une petit partie grimpante.

3° DEBRIEFING avec les cobayes
Tour de table : pépite / râteau + état de forme et motivation pour la course du lendemain. Tout le monde semble chaud patate pour faire une jolie course le dimanche. Côté GFHM, nous avons peur de les décevoir au vu des prévisions météos très complexes.

4° RÉUNION D’ORGANISATION de la journée du lendemain (GFHM seulement)
Le choix de course est très compliqué point de vue météo. Ils annoncent de la pluie dès midi voir plus tôt si nous partons un peu plus loin. Le plan de base qui était l’arête des Bruyères est complètement exclu.
Nous fouillons la carte et Camp to Camp à la recherche d’une option idéale. La réunion s’éternise, on commence l’apéro… on se dissipe !
Nous choisissons finalement l’arête Sud du Pic des trois Évêchés et confirmons notre choix grâce à l’appel d’un ami de Seb, guide local.

Réunion au sommet @GFHM

Dimanche 09/10

Christophe Moulin, guide à la FFCAM, qui est là pour valider notre diplôme, nous retrouve à 7h30 pour le briefing du matin. Nous présentons le choix de notre course : adaptation à la météo et le fait qu’il y ait 3 échappatoires possibles durant la course.

Nous remontons le vallon de Roche noir pour rejoindre le départ de l’arête. Le brouillard rend cette approche très mystique… Il manque quelques sons de cornemuse et se croirait en voyage.

L’ensemble de l’arête se parcourra avec un encordement en corde tendue très court ou l’usage des « mini longueurs », technique encouragée par Sébastien et Christophe. Ça déroule bien, l’arrête n’est pas très technique mais offre un terrain idéal pour le gros groupe que nous sommes et les conditions presque hivernales. Nous nous arrêterons à l’antécime car le cailloux est de plus en plus délité et il commence à y avoir de la neige.

Météo tropicale @GFHM

Nous descendons dans un couloir large en ardoises piégeuses. Retour à la voiture pour 15h comme prévu dans notre timing.

Nous terminons la journée par un débriefing avec les chatons autour d’un gros gouter bien mérité.
De notre côté, on est heureuse d’avoir pu offrir une journée en montagnes avec nos ami(e)s moins expérimenté(e)s. On est aussi très fières de nos progrès, point de vue technique mais aussi par rapport à notre fonctionnement en groupe et à nos prises de décisions. On a encore appris beaucoup de choses ce week-end. Transmettre et devoir donner des explications claires nous permet aussi de faire le point sur nos propres connaissances.

Et surtout… on est toutes devenues Initiatrices !! woup woup !

Lucille, Cyrielle, Maria, Sophie, Adeline, Élodie, Vanessa.


Arête Mittellegi intégrale – Eiger – 21 & 22 juillet 2022

« Et les meufs, et si on allait faire la traversée intégrale des arêtes de l’Eiger ? », nous lançait Charlotte deux semaines avant notre week-end Grande Course. Et c’est ainsi que Cycy, Lulu et Seb lui répondirent en fanfare : « Ouiiiiiiii !!!! »

Bon avouons-le, la découverte des noms de montagnes en Suisse Allemand fût le « crux » du week-end et il nous fallut lire et relire encore et encore les topos avant d’y comprendre quelque-chose.

Départ depuis Alpiglen – © GFHM

JOUR 1 : Traversée des Hörnli de l’EIGER

L’aventure commença à Alpiglen, un petit village de pâturages typiquement Suisse. Notre première mission consista à progresser sur un charmant sentier de randonnée en slalomant entre les salamandres pour grimper en direction de Ostegg Hütte. La vue est superbe, la face Sud-Ouest de l’Eiger nous surplombe, nous écrase et nous impressionne. C’est bien là-haut que nous allons, nous sommes surexcitées.

Après les premiers 800 mètres avalés sans difficulté, nous enfilons enfin nos baudriers pour attaquer la partie via-ferrata. Le caillou est mouillé, nous sommes dans les nuages, l’ambiance montagne est bien là. Puis nous zig-zaguons au milieu des cairns dans du rocher pourri et enfin nous sortons la corde. Brutalement, nous sommes stoppés par un bruit violent (un avion ?) puis une chute de pierre sur le casque de Lulu. Cet évènement nous rappelle à ce milieu hostile et la nécessité d’une concentration extrême. Fini les bavardages, nous progressons dorénavant dans le silence complet en veillant où placer nos pieds et nos mains.

Puis nous attaquons la partie grimpante de cette journée : le Hick. Cycy attaque la première avec le luxe d’enfiler ses chaussons, suivie de près par les trois autres qui doivent se contenter de leurs « grosses » : sensations garanties dans la dalle et sur les traversées !!

L’ambiance est majestueuse : les nuages nous enveloppent et laissent parfois surgir les sommets ou un bout de glacier. Nous ne voyons ni le sol ni le ciel, nous sommes perchés sur les arêtes de l’Eiger. Un dernier effort encore à coup de grimpette sur les arêtes nous amène plus lentement en direction de notre refuge.

Progression en corde tendue – © GFHM

Nous avançons comme des escargots, après plus de 2000 mètres de montée et 11 heures de progression, la fatigue commence à se faire sentir. Et c’est vers 18 heures que nous arrivons à Mittellegi Hütte pile poil pour le repas, accueillis par une gardienne adorable et dévisagés par une population d’alpinistes presque exclusivement masculine. Nos t-shirts roses et nos chevelures dénotent encore un peu par ici !!

Arrivée au refuge Mittelegi – © GFHM

C’est dans une ambiance très détendue générée par Seb, qui nous aura permis d’être hyper sereines, concentrées mais pas stressées. Au cours de cette soirée, nous ressentons cette alchimie entre nous quatre, et nous avons pleinement conscience de cette osmose. Les sourires se lisent sur nos visages, les fous rires s’enchainent et nous avons la chance d’assister à un coucher de soleil mémorable : une mer de nuage danse devant nous, les lumières rouges se succèdent, c’est un spectacle merveilleux qui ajoute encore de la magie à cette soirée parfaite.

Coucher de soleil au refuge – © GFHM

Cependant, nous pouvons voir très clairement l’arête Mitelleggi que nous gravirons demain et d’ici c’est très impressionnant : l’arête nous parait très effilée et très aérienne. La peur s’empare presque un peu de nous… mais nous nous le confierons seulement le lendemain.

Arête Mittellegi – © GFHM

JOUR 2 : Traversée de l’arête Mittellegi

Au petit matin, nous décollons du refuge à 5h30, nous sommes les dernières cordées. L’ambiance est sublime : le ciel est rempli d’étoiles et les frontales des premières cordées illuminent l’arête devant nous. Lulu guide Seb, et Charlotte précède Cycy.

Nous sommes en pleine forme physique et mentale, Lulu et Chacha avancent à un rythme effréné et derrière, nous avons l’impression de les suivre en courant. C’est impressionnant autant que jouissif d’avancer avec une telle facilité. Les automatismes sont bien là et se font bien ressentir. Le cerveau est en ébullition, les jambes avancent à une allure folle, les mains et les pieds sont attentifs et précautionneux pour se poser sur le bon caillou et ne déplacer aucune pierre.

Dans ce rythme effréné, nous doublerons même un bon nombre de cordées, avec le sourire et une certaine fierté dissimulée. Nous atteignons le sommet en trois heures avec joie, fierté encore et beaucoup d’émotions !!

Arrivée au sommet – © GFHM

Mais la journée n’est pas finie ! l faut continuer et redescendre l’arête Sud avec un Seb qui nous impose au maximum des désescalades en évitant au possible les rappels dans un objectif d’apprentissage et avouons-le-nous, ça n’est pas notre spécialité. Nous aurions préféré poser des rappels plus confortables et plus rapides.

Avant la redescente – © GFHM

Après deux heures de descente, nous pénétrons enfin sur le glacier Guggigletscher pour une dernière étape en direction de Alpiglen par le train le plus cher du monde. Nous avions prévu d’aller grimper le Mönch le lendemain mais les orages sont trop menaçants, nous rentrons au bercail.

Descente sur le glacier – © GFHM

Ce week-end en groupe réduit, nous aura permis de réaliser une Grande Course et de tout faire en autonomie complète. Le calme, la sérénité et l’ambiance détendue permise par notre cher guidos nous a mis à l’aise pour nous sentir en confiance tout au long de cette aventure.

Nous prenons alors conscience de nos progrès au cours de cette année de formation au sein du GFHM et nous mesurons le chemin parcouru et notre chance. Nous apprécions notre accès à l’autonomie qui nous permet à présent de réaliser des courses de cette ampleur et la chance d’avoir gagné de nouvelles copines avec qui partager toutes ces futures aventures !!

Nous quittons alors la Suisse avec de beaux souvenirs en tête l’envie folle de revenir !!

A Suivre !

Chacha, Lulu et Cycy

Traversée de la Meije – 22, 23 & 24 Juillet 2022

Ça faisait un moment qu’on tournait autour de la Meije…La reine Meije tellement désirée ! Un bel objectif pour un week-end de grande course. Elo, Soso, Vanessa, Maria accompagnées de notre guide Max,  sont la team “Écrins” de ce week-end objectif Meije. 

Nous sommes parties avec l’idée de faire la Traversée de la Meije en 3 jours. Mais la météo ne nous laissera pas cette option. Max nous a bien fait étudier plusieurs plan B dans des autres massifs. Jeudi soir, on reçoit un message de Max : “le bivouac pour la Meije paraît compliqué demain…mais si vous êtes motivées, on peut la faire à la journée en partant du Promontoire.” Sitôt dit, sitôt fait !

J1 : On se trouve à 7h30 au départ du télécabine de la Grave. L’objectif de la journée c’est faire un “échauffement”avant la Meije sur l’Arête des Trifides. Une arête avec une petite marche d’approche, mais très esthétique et aérienne. L’évolution depuis l’année dernière est remarquable. On est plus efficaces et on avance bien. Max est confiant pour la Meije !

Arête des Trifides @GFHM

Descente à la Grave, puis on prend la route direction la Bérarde. On commence à être des locaux dans ce coin. C’est l’heure de faire les sacs. Objectif: faire la traversée avec des sacs de maximum 5 kg. Donc faut faire un bon tri de matos! Mousquetons légers, piolet léger, gourdes plutôt en plastique et éviter les métalliques… ça prend du temps tout ça ! Pendant le dîner, on rediscute du topo. On connaît tous les pas par cœur: mur du Crapaud, Pyramide Duhamel, Dalle des Autrichiens…Mais même comme ça, de nuit ça sera facile de se perdre…

J2:  Réveil à 7h du matin, pour monter au Promontoire à 8h. La montée à la fraîche est agréable. Puis un déjeuner au Promontoire avec un bon plat de pâtes et une petite sieste après. Journée plutôt chill !! On révise pour la 10 millième fois le topo. C’est bon, on le connaît comme le bout de nos doigts. Puis on se détend avec un jeu de cartes et certaines une petite bière. On est nombreux au refuge. Plusieurs cordées pour la traversée et 2 cordées qui partent sur la Pierre Allain. On ne sera sûrement pas toutes seules au Grand Pic !

On finalise nos sacs après le dîner, puis au lit ! Demain sera une très grosse journée !

Vue depuis le Promontoire un peu trop sec @GFHM

J3 : Départ du refuge à 2h30. Nous sommes les premières du refuge à partir. L’arête du Promontoire est la partie la plus délicate de la course. Facile de se perdre la nuit. Max connaît l’itinéraire par cœur mais il n’a jamais fait cette course avec des cordées autonomes. Il prend le lead de la course sur la première partie, car on ne peut pas perdre du temps pour la recherche d’itinéraire. On s’est mis des barrières horaires et il faut qu’on les respecte. On arrive au Glacier Carré. C’est fini, notre GPS Max va nous surveiller de près, mais maintenant c’est nous les guides ! 

On arrive au Grand Pic à 8h15. La vue est tellement belle de là-haut! On fait une petite pause photo avec la vierge, et on observe le Doigt du Dieu de loin. On y est pas encore !

La dream team au sommet du Grand Pic @GFHM

On y sera 4h après au Doigt de Dieu. La traversée des arêtes est parfaite. Des conditions de rêve, avec tout ce qu’on aime : du gaz, des passages en glace, la grimpe n’est jamais dure. 

On voit le refuge de l’Aigle, il est tout petit depuis là-haut ! On y arrive vers 15h30. On reprend de l’énergie avec un bon déjeuner. Pause de 1h avant de continuer l’interminable descente. La Glacier du Tabuchet est bien crevassé. C’est plus galère que prévu cette descente. Finalement, on retrouve le sentier. On essaye d’avancer au plus vite, même si on commence à sentir nos cuisses bien fatiguées. 

Glacier du Tabuchet depuis le refuge de l’Aigle @ GFHM

20h au parking ! Des sourires entre les têtes de fatiguées. C’est parti pour la dernière partie de la journée : la looooooongue route à la maison !

Un rêve réalisé, un objectif atteint. On était prêtes et on a réussi. Un travail en équipe avec la chance d’avoir une journée avec des conditions parfaites. On est chanceuses de vivre ces moments inoubliables. Merci la vie !

Sophie, Élodie, Vanessa, et Maria.

Oisans Sauvage – Arête ENE du Râteau Est – 2 & 3 Juillet 2022

Nous voilà réunies toutes les 8 pour un nouveau week-end de formation. Ça faisait longtemps, car les derniers week-ends ont été en sous-groupes de 4. On est donc trop contentes ! Au programme du week-end, l’arête NE du râteau E dans les écrins, avec montée au refuge du Promontoire la veille par la Bérarde, et descente par le Vallon de la Selle. Rien que d’y penser on a déjà mal aux jambes !!!

Les objectifs sont triples : 1) retour dans l’élément et dans le groupe (et oui, les sorties à 8, c’est tout un art !), 2) nuit et acclimatation à plus de 3000m en vue du week-end grande course qui arrive 15 jours après, 3) révision / application de nos acquis durant cette première année de formation : terrains variés rocher-glace-neige et encordements variés.

L’organisation nous paraît bien ficelée d’avance, ce coin des Écrins on commence à le connaître comme notre poche, on fait les cordées en avance, on charge les voitures la veille, la routine quoi ! Mais c’était sans compter sur notre bon vieux Covid qui refait des siennes… Maria et Cycy sont positives ou pseudo-positives, et nous abandonnent à contre-coeur. Et puis Sandrine, la gardienne du Promontoire, a dû s’absenter quelques jours pour un souci de santé, le refuge sera donc en mode non gardé. On rajoute donc dans nos sacs les lyoph et les jetboils, on recompose la team à 6, et c’est parti pour de nouvelles aventures ! On ne sait pas trop à quelle sauce on va être mangées, si le refuge sera plein à craquer comme les jours précédents ou non… Heureusement, Max, en grand prince, a prévu de monter fast and light à la fraîche le samedi pour nous réserver des lits !

Départ pour nous samedi matin à 8H de la Bérarde pleines d’énergie. La montée passe plutôt tranquille, on savoure nos retrouvailles, on se raconte nos vies, on fait un petit stop boisson au refuge du Chatelleret bien appréciable. On est stupéfaites et attristées de voir qu’il n’y a plus de neige jusqu’au Promontoire. Quel changement de paysage par rapport à l’an dernier à la même période… ça fait bien mal au cœur de voir les dégâts du réchauffement climatique sur nos montagnes tant aimées.

On arrive au refuge à midi pour le picnic. L’après-midi est cool, débriefing, topotage, cours théorique sur le regel et les orages, sieste, confection des demi-groupes pour le week-end grande course, … On a de la chance, il n’y a pas tant de monde que ça, 3 cordées pour la traversée de la Meije, 2 pour la Pierre-Allain, et nous.

On se lève à 3h pour un départ à 4. Le glacier des Étançons est quasi inexistant, la brèche de la Meije archi-sèche, ça passe bien à la montée mais la descente est un peu plus complexe. On choisit de descendre en rappel, en utilisant un rappel intermédiaire un peu douteux pour franchir la large rimaye. Le cheminement sur le glacier de la Meije est un poil plus long que prévu du fait des crevasses, on repère facilement la croupe de neige à 40° à gravir et on rejoint le pied de l’arête. L’itinéraire est simple et la traversée se déroule vite et bien, dans la bonne humeur et au soleil ! La course est très belle, longue, esthétique, en terrains variés, et la vue sur la Meije est magnifique !

Descente en rappel depuis la brèche de la Meije pour passer la rimaye – @GFHM
Prêtes à l’assaut – @GFHM
Attaque de l’arête – @GFHM
Fin de l’arête et sommet du Râteau – @GFHM

Pour la descente, on a opté pour l’arête Sud. La première partie de l’arête est en neige, bien molle comme vous imaginez, et on est contentes d’avoir les guêtres ! La suite est en rocher facile jusqu’à la brèche du Râteau. Quelques hésitations de notre part (parce qu’on n’avait pas suffisamment étudié cette partie du topo) mais c’est finalement assez logique. On rejoint ensuite le refuge de la Selle par le glacier.

Une petite pause s’impose avant l’interminable retour sur Saint-Christophe-en-Oisans. On fait notre habituel debriefing post-course en sirotant une limonade bio locale trop bonne ! La descente finale est longue, longue, et longue… mention spéciale pour Elo qui, ayant perdu une de ses grosses en cours de route, a dû se rajouter quelques centaines de mètres de D+ et de D-… pour finalement abandonner sans retrouver sa bien-aimée.

Retour par le glacier de la Selle – @GFHM

Voilà, vous l’aurez compris, on a encore vécu un superbe week-end. Au-delà de la bonne humeur et de ces moments de partage toujours très revigorants, on prend aussi conscience de notre progression depuis un an, tout est plus fluide, plus rapide, plus aisé. On a l’impression d’être devenues de vraies alpinistes. Et ça, ça n’a pas de prix ! Merci le GFHM ! Le prochain week-end sera LE week-end de l’année : grande course en sous-groupe… On sait déjà ce que l‘on va faire si toutes les conditions sont réunies, mais chuuuuut 😉 suite dans le prochain CR !

Adeline, Cyrielle, Elodie, Lucille, Maria, Sophie, Vanessa et Charlotte pour le GFHM.

PS : pour les inquiets, la chaussure perdue d’Elo a été retrouvée et rapportée à sa propriétaire en parfaite santé !

Grand Parcours Chamonix Mont-Blanc-18&19 juin 2022

Le Grand Parcours Alpinisme Chamonix-Mont-Blanc est une manifestation organisée par le comité départemental Haute-Savoie du Club Alpin Français et propose de s’initier ou de se perfectionner à l’alpinisme. Le Grand Parcours s’adresse à tous (membres de la FFCAM ou non), à partir de 12 ans. 3 niveaux sont proposés : Découverte, Progression et Vers l’autonomie.

Arête Mic est Maousse – © Mylène

Nous sommes 4 du GFHM a participer à l’événement: Täte, Elodie, Maria et moi. Nous sommes bénévoles pour aider à l’organisation et co encadrer le deuxième jour.

Samedi. Les lieux de rencontres nous ont été donnés par mail les jours précédents, on est répartis entre le Brévent, la Flégère ou le Montenvers.

J’ai donc RDV à 7:30 au télécabine du Brévent, où je vais passer la journée avec Louise du Groupe Espoir Alpinisme. On monte les tentes avec l’aide des initiateurs présents, les tables, les goodies, les feuilles d’inscription, les banderoles…  Marine, une ancienne du GAVI, qui organise, nous explique rapidement comment accueillir les participants et les encadrants.

Les encadrants doivent former des groupes de 6 ou 7 personnes en fonction des niveaux, on doit faire émarger tout le monde (ce serait idiot d’en perdre un, tout de meme), 

On donne des balises à tout le monde, un petit boîtier qu’on met sur soi et qui permet d’être géolocalisable en temps réel, au cas où… il  y a même un bouton d’appel d’urgence dessus!! Il faut pour ça scanner un QR code, ça ne parait pas si évident pour tout le monde , et on voit même un encadrant pas très patient dire “oh ça me saoule” et partir avec son groupe sans aucune balise. Voilà. 

Bref, tous les groupes partis, Louise va faire un vol en parapente pendant que je surveille le matériel, puis il faut aller au gymnase de l’ENSA préparer la soirée. On accueille les partenaires qui montent leur stand, on déploie une trentaine de grosses tables en bois et les bancs qui vont avec, on met en route la tireuse à bière, et on a même le temps de grimper un peu sur ces pans de blocs. 

Organisation – © GFHM

15:30, retour des groupes au compte goutte qui doivent de nouveau émarger, on doit être sûrs que tout le monde est revenu. On range les tentes, les stands, et on va prendre une douche, et oui, c’est canicule ce week-end. On est logé à l’UCPA, c’est top.

Soirée, tombola avec des lots des partenaires, croziflette géante, le groupe de musique Mona est présent et nous on se relaie pour servir des bières, mettre l’ambiance au mégaphone en chantant du yodel.

Dimanche. RDV au Brévent à 7:30, aujourd’hui je co encadre avec Jean François et nous sommes avec un groupe de 6 personnes. Ils ont été sur la mer de Glace hier pour apprendre les bases du cramponnage, certains nœuds de corde et ont déjà quelques connaissances en escalade.

On part sur une jolie course d’arête dans les Aiguilles Rouges, Emploi Vieux puis Mic est Maousse. 

C’est la première fois que j’encadre, j’explique du mieux que je peux, je réponds aux questions, je conseille, je les observe. Nous sommes deux cordées de trois et il y a une cordée de deux, autonome. On progresse dans un cadre sompteux face au massif du mont blanc, les participants sont ravis.  L’arête de Mic est Maousse est grimpante et aérienne juste ce qu’il faut pour pouvoir avoir des sensations et surveiller tout le monde, pas si évident. Pique-nique au sommet, on montre comment poser des friends, on fait un exercice de descente en rappel à l’école d’escalade et c’est déjà l’heure de monter au sommet du Brévent pour prendre les cabines. 

J’ai adoré encadrer, devoir expliquer tout ce qu’on fait, réfléchir sur ses pratiques, c’est très enrichissant et intéressant. Oui, oui, j’ai envie de passer le brevet d’initiateur!

La bonne ambiance du groupe nous amène dans un bar à Chamonix et c’est déjà le départ pour moi, j’évite même les averses de fin de journée!

Lucille.

Encadrement – © GFHM et Alix

Rassemblement des groupes jeunes FFCAM dans le Verdon – Du 26 au 29 mai 2022

Le temps estival est de retour ! Il est grand temps de ranger les skis pour celles qui étaient encore en ski-alpinisme il y a 15 jours au Mont Pourri, de les troquer pour des chaussons d’escalade et de filer tout droit à La Palud-sur-Verdon au rassemblement des Groupes Jeunes de la FFCAM pour le pont de l’Ascension.

Au programme, grimpe, grimpe encore, partage et rencontre avec les autres groupes jeunes de la FFCAM, projections et débats sur des films d’expédition, le tout dans le cadre exceptionnel du Parc Naturel Régional du Verdon.

Pour ce 1er jour, Elodie et Maria prennent leurs marques avec le beau rocher calcaire des gorges, au site de couenne du Bastidon à deux pas de La Palud. Une montée en puissance (jusqu’au 6a d’Elo !) qui sera stoppée nette par la 1ère averse de la journée. 

Le groupe Lara et Soso ne s’en sortira pas mieux ! Parties le matin de Grenoble et arrivées sous un grand soleil, elles partent dans la petite grande voie d’Adieu Zidane

Rappel pendulaire, vue magnifique sur les eaux turquoise du Verdon et les falaises du Galetas, personnes dans la voie…. le rêve de toute grimpeuse ! Tout avait donc bien commencé, jusqu’au 3ème relai où une couleuvre se balade tranquillement sur la voie. Pas farouche le reptile, elle se rapproche même lorsqu’on tape sur le rocher pour l’effrayer (c’est qu’elle en voit passer des grimpeurs !). Nous la poussons au mieux dans un arbre avec un bout de bâton et ni une, ni deux, Lara enchaîne la longueur suivante pour s’extirper au plus vite de cette situation. C’était sans compter l’averse qui commence à tomber et rend glissante la dalle qui doit se faire en traversée. Nous nous arrêtons donc sous un petit surplomb au milieu de la longueur et patientons un bon ¾ h jusqu’à la fin de l’averse. En attendant, nous envisageons toutes les solutions possibles : redescente en rappel avec pédalo-stop, remontée sur corde (“Mince, tu te rappelles comment on fait déjà ?”), bivouac, … 

Nous profitons de la brève accalmie et de l’éclaircie qui sèche le rocher pour faire la dernière longueur. A peine arrivées au dernier relai que la pluie reprend. Il est temps d’aller retrouver Elo et Maria au bar de La Palud pour fêter nos retrouvailles !

Le soir au camping, nous retrouvons les groupes FFCAM et les guides qui gèrent le weekend. Le ton est donné, il faudra partir tôt demain pour éviter les orages d’après-midi ou bien dixit Bibi “changer de sport”. Un grimpeur reste un grimpeur, le réveil sonnera pour nous à 7h alors qu’à cette heure-là déjà, une bonne partie du camping est partie à l’assaut des voies.

Pour ce 2ème jour, nous partons toutes les 4 pour la voie Cocoluche au secteur de l’Escalès, pour s’imprégner de l’ambiance des gorges (sans se mettre terreur non plus !)

Accompagnées par les chèvres au départ des rappels (?!) et par les vautours tout au long de la voie, nous profitons du cadre splendide et des immenses falaises.

Ambiance dans les gorges @GFHM

Les deux cordées sont formées : ce sera l’équipe de Las Chicas Latinas, composée de Lara et Maria qui causeront en espagnol (au moins on ne les confond pas !) et danseront le flamenco aux relais. La deuxième composée d’Elo et Soso surmotivées qui prendront la tête et passeront par la petite variante en 6b+.

Cordée de Las Chicas Latinas @GFHM

Beaucoup de monde dans ce secteur (on pouvait s’y attendre) rendant difficile les premières longueurs avec les personnes descendant en rappel et générant un peu d’attente mais nous profitons de ce temps pour discuter aux relais avec les autres groupes FFCAM grimpant dans la face.

Il fait chaud, très chaud et la crème solaire est restée dans la voiture… Nous sortons de cette belle voie avec une seule idée en tête : faire un “plouf” dans le lac de St Croix ! 

Mais notre jeune et fougueuse Elo, préfèrera y aller en trail…. Là encore elle sera stoppée par la pluie après quand même 10 km de chemin pas facile sous une chaleur accablante ! Bravo Elo ! 

Le soir, nous retrouvons au château de La Palud, les autres groupes jeunes FFCAM pour la soirée de présentation, avec la projection des vidéos créées par chacun des groupes. Chacun à son style, bien drôle et décalé pour la plupart et de belles images de montagne à la clef. Vient le moment de la diffusion de celle du GFHM (la foule est en délire et se lève sous un tonnerre d’applaudissements !!!) et nous venons sur scène pour répondre à quelques questions. Christophe Moulin, guide FFCAM et animateur de la soirée, souligne la qualité de la réalisation (merci Vane ;)).

3ème jour (et toujours lever à 7h, on ne change pas ;)): Après quelques hésitations, la cordée Lara-Soso se reforme pour partir dans la voie du Don de l’Aigle. Une voie plus récente dans le secteur Féline au-dessus du lac, mais avec des longueurs en 6a/6a+ qui s’enchaînent et des pas obligatoires. “Ça va le faire !”. “On verra après la 1ère longueur et on pourra toujours réchapper sur maillon rapide”, se rassure-t-on !

En effet, on le constate très vite : les longueurs sont conti, exigeantes et les nombreuses traversées demandent du mental et beaucoup de concentration. Mais le rocher est magnifique avec de belles gouttes d’eau, des petits ressauts, des passages plus verticaux et soutenus. Chaque longueur est une petite victoire ! 

Arrivées au sommet, nous sommes hypercontentes de l’avoir sortie, sans accros ! 

On retrouve le groupe des Girls du CAF Grand Est qui a fait la voie de l’arête de la Patte de Chèvre qui nous donnera de bons tuyaux pour la redescente et des idées de voies pour le lendemain. Fin de la voie puis un “plouf” dans le lac pour la récup’.

Le beau rocher du Don de l’Aigle et  le GFHM & Girls CAF Grand-Est @GFHM

Maria et Elo partent quant à elles, dans La voie des Dalles, une magnifique voie historique qui part du fond des gorges. Elles patientent un peu (beaucoup) au pied de la voie le temps de laisser partir les autres cordées, puis se lancent à l’assaut des 9 longueurs. Ça déroule, mais dans la longueur en dièdre, juste après avoir clippé la 1ère dégaine, Elo nous fait une chute, façon tête en bas et retour à 2 cm du sol : “J’ai pas touché le sol ! Je repars ! ” dit-elle devant une Maria encore sous le choc.

Les dernières longueurs ne sont pas si faciles et la patine n’aide pas mais les filles donnent tout !! Les guides du groupe 05 leur laissent une sangle dans un crux. Mais, elles ne sont pas encore au bout de leur peine : la corde se coince dans la dernière longueur et Elo doit se sortir les bras pour une dernière remontée sur corde.

Nous nous retrouvons le soir au bar, pour l’apéro Spritz et le burger-frites bien mérités !

Nous poursuivons avec la soirée de projection de films. Un film sur la dernière expédition du GEAN au Népal, en compagnie d’un des participants et de leur encadrant. De belles images d’expéditions et une séquence riche en émotions à l’évocation de l’accident en octobre dernier. L’occasion d’en parler et de revenir sur les risques liés à la pratique de la montagne. 

Un autre film du projet d’ouverture la face Ouest des Drus par le GMHM (à une lettre près, nous aussi on peut le faire ;)), en compagnie du Caporal Léo Billon. Impressionnant ! Des machines !

Dernier jour déjà de notre escapade verdonesque, les bras et les épaules commencent à tirer et les doigts sont raides. Après avoir hésité un bref instant avec la voie Patatas Bravas (6c, A0), on décide finalement de partir sur la petite voie récente et bien équipée du Grand léchant mou. 

On mixe une nouvelle fois les cordées : ce sera Maria-Soso et Elo-Lara. 

Maria et Elo sont motivées à bloc pour passer en tête dans la longueur clef en 6a+. C’est beau ! Elles donneront tout et auront leur dose de grimpe pour les prochaines semaines.

Grimpeuses un jour, grimpeuses toujours  @GFHM

Nous terminons par notre maintenant traditionnel “plouf” d’après grimpe dans le lac de St Croix. Une douce musique latino se fait entendre sur la plage du lac, ce qui donne un bon goût de vacances à ce séjour. 

Mais voici déjà l’heure de se quitter, heureusement nous prolongerons cette ambiance en écoutant une playlist latino dans la voiture du retour. ¡Hasta la vista las chicas!

Un grand merci à FFCAM pour l’organisation de ce week-end de rassemblement des groupes jeunes.

Soso, Elo, Maria & Lara

Ski alpinisme au Mont-Pourri, Vanoise – 14 & 15 mai 2022

On quitte, le temps d’un week-end, la végétation luxuriante, le chant des oiseaux, les shorts, les terrasses et leurs effluves de jovialité estivale !
Place à un week-end de ski-alpinisme. Quand le programme nous parvient, nous sommes de suite, surexcitées ! Ni une, ni deux, on réserve un studio, style cabine de paquebot au large de la station des Arcs 2000. On s’entasse à 6 comme des sardines, les 4 poulettes du GFHM, Seb et une invitée « surprise » Laëti (une fabuleuse aspi guide) qui sera avec nous durant les 2 jours.

On a du ressortir les skis du placard @GFHM

Le plan du week-end  se compose d’un 1er jour : direction l’arête est de l’Aiguille St Esprit suivie d’une nuit au refuge de Turia. Puis le second, plus conséquent, on prévoit l’arête sud du Mt Pourri.

Le premier jour est une bonne remise en jambes :  autant au niveau des cuisses, des spatules qu’au niveau de la mémoire des manip’s d’assurage propre à la course. Nous profitons de cette journée plus cool pour revoir « la descente genevoise ».

Improbable mais vrai, nous arrivons au refuge à 16h ! A noter, c’est une première dans l’histoire du GFHM !!!

Arrivée au refuge de Turia @GFHM

A notre grande surprise, le refuge est une magnifique cabane et la douceur règne dans ce lieu. Sieste, jeux et relaxation occupent notre fin de la journée.

Après avoir englouti 1kg de pasta et du chocolat, on rejoint nos couchettes de luxe pour un long sommeil.

Le réveil sonne à 5h et nous n’avons aucun mal à nous glisser hors du sac de couchage. La nuit a été salvatrice !

Deuxième première du GFHM, nous nous délectons sur les magnifiques et imposantes crevasses ! En route, direction le glacier de la Gurraz.  La grande question “Va t-on pouvoir franchir l’imposante rimaye nous séparant du départ de l’arête ? ”

Passera ou passera pas ? @GFHM

Nous arrivons tout de même au pied de cette rimaye et nous trouvons un passage safe grâce à l’appui d’une vieille coulée. Ça y est, on attaque l’arête sur le fil de la gratitude. On savoure le bonheur d’être là, nos yeux ne cessent de balayer la beauté immaculée de cette arête prestigieuse ! La longueur de celle-ci nous impose à rester concentrés sur nos pas et sur les points de protection que l’on trouve car le moindre écart peut nous être fatal. L’encombrement des skis sur le dos nous pousse également à la vigilance et provoque quelques situations comiques.

L’orage n’est pas loin, il ne faut pas relâcher le rythme ! On s’entraide au maximum, on se donne à boire, on se donne la becquée pendant que l’une assure, il ne faut pas perdre 1 minute. Après quelques bons efforts, nous apercevons le sommet du Mt Pourri. Il porte mal son nom, on le trouve plutôt joli ! Le temps d’une photo et c’est reparti.

Au sommet du Mont Pourri (de gauche à droite : Täte, Vanessa, Leatitia, Cycy, Soso & Seb) @GFHM

On troque les crampons contre les skis puis les dégaines contres les broches et les longes. Nous voilà prêts à descendre une partie du glacier du Geay. La qualité de la neige n’est pas si mal et malgré les cuisses déjà bien entamées, c’est un plaisir de se laisser glisser. 

Dernière étape : 50m de remontée avec skis sur le dos pour rejoindre le Grand Col ! On déploie nos dernières ressources ! Les 1ères gouttes commencent à tomber, il nous reste seulement un bon quart d’heure de descente.

Au sec, sous la gare d’un télésiège, on charge les voitures, le cœur remplit d’images insaisissables.

Täte, Vanessa, Cycy et Soso

Goulotte & Glace en demi-groupe à Chamrousse les 9 & 10 avril 2022

ll était temps pour la deuxième partie de l’équipe d’aller dompter les goulottes !

Voici le récit d’un week-end 2 jours / 2 ambiances ! 🌨️ ☀️

Jour 1 « temps de chien ! » / Jour 2 « soleil radieux ! ».
Protagonistes : Chacha, Maria Vanessa accompagnée de Seb et de Hugo (aspi) 

Prologue : Extrait d’une brève discussion avec des amis “ Vous allez faire de la goulotte ce week-end ?! Drôle d’idée, c’est clairement pas les bonnes condis “
Et oui… mais quand il est écrit GFHM dans l’agenda bah on garde la tête haute et on y va ! 

Samedi
En bas, au village, c’est remplies d’espoir que nous dégustons notre chocolat chaud : “Il y a plein de ciel bleuuu ! ”. Quelques virages plus tard, en voiture vers Chamrousse, l’espoir est balayé d’une traite : il neige à gros flocons. 

C’est donc emmitouflées dans nos couches les plus chaudes (merci Millet Mountain!) et dans le brouillard que nous attaquons ce week-end tant attendu. Si on se réjouissait tant c’est parce que certaines parmi nous n’ont jamais fait de goulotte et parce qu’on a admiré avec envie et admiration les exploits de l’autre moitié du groupe en février. 

Le programme du premier jour est revu en fonction de la météo et nous nous rendons à Casse-Rousse. Seb connait le coin par coeur, on n’a donc pas de soucis à se faire à ce niveau là. On débute par “l’Eperon de gauche” qui ne ressemble pas à une goulotte à proprement parler mais plutôt à une grande pente arborée, en neige et mixte. C’est pas la dedans qu’on fera des photos de magazine mais c’est idéal comme voie d’échauffement et pour revoir les techniques de progression. De toute manière on y voit pas grand chose et surtout, on se les caille !
Ça brasse bien pour la leadeuse, ça caille sévère pour la seconde qui essaye de trouver un juste équilibre entre l’encouragement et le houspillage pour ne pas passer trop de temps au relais.

La descente se fait par un couloir assez raide qui offre un bon terrain d’exercice également.

Ambiance des tropiques @GFHM

Et comme il est encore un peu tôt et que personne n’ose jouer les rabats joie malgré les dents qui claquent, on enchaîne avec une autre goulotte juste à côté : la goulotte du Bloc Coincé. Une voie beaucoup plus esthétique ! Ça ne passe pas très facilement (voire difficilement) à cause du manque de glace et la progression est donc assez lente. Je m’efforce à penser très fort à une plage de sable brûlant et à une soupe bouillante pour tenter de rester cordiale avec ma compagne de cordée qui galère un peu plus haut avec un gros nœud de corde indémêlable.

Nous avions prévu de parcourir uniquement les deux premières longueurs qui sont les plus intéressantes techniquement. Descente en rappel illico, on remet nos chaussures de ski congelées et on file vers la station. Dodo au village de Chamrousse dans une ambiance chaleureuse qui fait du bien au moral ! En plus on fête l’anniversaire de Hugo qui s’avère être le meilleur pâtissier de toute notre team. 

Goulotte du bloc coincé @GFHM

Dimanche
Une fois n’est pas coutume, on se lève après le soleil ce matin, il fait grand beau et Seb nous apporte les croissants. Triple ration de joie s’il vous plaît 🤩

Programme du jour :  la Pointe Escombaille pour la goulotte « Est-ce qu’on baille » ouverte par Seb en 2004. Pour gagner un peu de temps (et d’énergie) nous prenons le télésiège jusqu’à la Croix de Chamrousse. De là on skie jusqu’au pied de la voie. Il a bien neigé et ça donne clairement envie de skier. On entendra d’ailleurs les cris de joie des skieurs sous nos pieds durant toute la journée. 

La première longueur, toute en rocher est vraiment verticale et pas simple du tout. C’est donc Hugo qui s’y colle ! Nous sommes deux cordées et empruntons des itinéraires légèrement différents avec chacun leur lot d’aventures ! Tout le long la voie est magnifique, variée, bien raide et technique dans certains ressauts.

Le moment phare de cette journée :  le test validé haut la main de la chute non volontaire de Charlotte sur câblé n°2 ! Sa première réaction “Il a tenu !!! “ Réponse de Seb « Évidemment, sinon ça ne servirait à rien d’en mettre”.

La sortie de la quatrième longueur se fait sur une belle arête facile mais un peu gazeuse avant d’attaquer la longueur de sortie. 

Nous arrivons au sommet sous un grand soleil et bien heureuses de cette journée.
Au final c’était peut-être un week-end presque idéal pour faire de la goulotte ! Merci les guidos ! 

Maria, Chacha, Vanessa, Seb & Hugo  © GFHM