25/26 Mai : « Mixte » à 8
Le weekend « Mixte » en demi-groupe approche à grands pas. Comme à notre habitude, à quelques jours du jour J, les esprits s’échauffent et les propositions de courses fusent dans tous les sens. Entre les skieuses pas prêtes à ranger leurs skis, les glaciéristes revigorées par le coup de froid récent, et les falaisistes qui ont déjà la tête dans les projets de grimpe, le choix n’est pas aisé. De plus, pas si facile de composer avec les quantités de neige en altitude et la chaleur du printemps en plaine pour trouver une course adaptée au thème du weekend.
A quelques heures à peine du rdv, revirement de situation ; la météo incertaine en montagne pousse nos guides à opter pour un plan safe. Aussi, l’envie de se retrouver toutes les 8 avec nos 2 guides réunis, balaye d’un revers de manche tous les autres projets. Fini les demi-groupes, les sommets mythiques, les skis, les piolets traction, et tout le tintouin… Rdv est donné dans un massif de moyenne altitude, pour une course sauvage, comme les aime tant Seb. Après nos retrouvailles verdonesques placées sous le thème de la verticalité, place à l’horizontalité avec près de 5 kms de crêtes et d’arêtes enneigées, ponctués d’un bivouac à mi-parcours.

Pour la plupart d’entre nous, exceptée pour notre Lolo AMM, c’est une grande première de bivouaquer dans la neige. Le leitmotiv de nos guides pour notre préparation expresse : L.E.G.E.R.T.E !!!
>1er objectif : tout faire rentrer dans un sac de 30L. On réquisitionne les jetboil des copines ; les matelas et duvets light des copains ; on file acheter des lyoph ; on cherche des tarps (bon ça on aura beau chercher, on n’a pas… Merci à Lolo et Seb de nous les avoir dépannés pour le weekend).
>2è objectif : maintenant que tout est rentré dans le sac, va falloir y porter !!!
Ça y est, on est prêtes pour l’aventure avec un grand A !

Après un transfert de voitures, départ samedi matin en direction de la cabane de Combe Oursière, bien chargées, malgré toute notre bonne volonté d’être minimalistes. Une pause pique-nique s’impose à la cabane pour faire le plein en eau et se délester d’un premier casse-croute.
De là, nous laissons le sentier de randonnée, pour des sentes peu marquées et péteuses, avant d’atteindre la neige aux alentours du Col.
Place aux crampons et piolets pour une traversée de corniches vertigineuses, jusqu’à atteindre notre emplacement de bivouac. L’ambiance entre soleil et thermiques nous offre un spectacle digne d’un monde imaginaire de blanc vêtu. On en profite pour réviser les différents types de progression, ainsi que la pose de protection, afin d’être le plus efficaces possible le lendemain.
Aux alentours des 18h, nous atteignons le sommet du Grand Armet. La purée de poids a fait son apparition. On décide unanimement de construire notre bivouac, ici à 2792m. Max et Lolo sont les maitres d’œuvre : rien n’est laissé au hasard. Coin dodo, salle à manger et même toilettes sortent de neige grâce à l’effort collectif. Les estropiées sont gracieusement dispensées de pelletage. Seb s’active à faire fondre de l’eau pour remplir les gourdes avec pas moins de 4 réchauds !! Un vrai chantier ! Une fois le camp de base établi, place à l’apéro. Il n’y a pas à dire, c’est ambiance. Il ne fait pas si chaud, mais les sourires et anecdotes de chacun réchauffent les troupes. A peine le crépuscule tombé, la nuit devient claire, et quelques chanceuses pas encore sous le duvet pourront admirer les étoiles.




Dimanche matin, réveil avec levé de soleil sur les Ecrins. Au loin se dessine le massif du Mont Blanc enlacé d’un voile nuageux, signe de mauvais temps dans les Alpes du Nord. On a bien choisi notre destination, ici, le ciel bleu domine. La nuit ne fut pas très revigorante, exceptée pour nos 2 guides habitués des bivouacs. Entre l’excitation de la course pour certaines et le froid pour d’autres, le sommeil n’a été que de courte durée. Rien n’y fait, la motivation et l’enthousiasme des troupes est au beau fixe. Finalement pas d’orteils de perdus, on peut continuer la course sans embûche ;-D Une dernière photo de groupe au sommet une fois le bivouac plié, et c’est parti pour un sacré voyage à travers les Cimes !
La nuit ne fut pas très revigorante, exceptée pour nos 2 guides habitués des bivouacs. Entre l’excitation de la course pour certaines et le froid pour d’autres, le sommeil n’a été que de courte durée. Rien n’y fait, la motivation et l’enthousiasme des troupes est au beau fixe. Finalement pas d’orteils de perdus, on peut continuer la course sans embûche. Une dernière photo de groupe au sommet une fois le bivouac plié, et c’est parti pour un sacré voyage à travers les Cimes !
La course ne présente pas de grandes difficultés techniques, cependant elle exige une concentration de tous les instants. Dans ce genre de terrain peu protégeable, l’erreur est souvent impardonnable. Nos 4 cordées progressent efficacement sur le fil. On prend conscience du chemin parcouru depuis une année. Les guides nous font confiance pour assurer le lead, malgré un regel médiocre dans certaines portions. Avant d’atteindre le Petit Armet, 3 petites portions nous offrent la possibilité de tirer des longueurs de mixte grimpantes. Pour le reste, nous évoluerons corde tendue ou en laisse sur le fil des arêtes. A défaut de faire l’itinéraire intégral nécessitant 2 à 3 jours pour des alpinistes aguerris (cf. topo : Alpinisme Hivernal en Dauphiné Tome 1 de Sébastien Escande & Jérôme Weiss), nous nous contenterons de la variante N>S avec un échappatoire par le Rocher Rond, après avoir atteint le Grand Vent. Cette option nous aura permis de nous limiter à la section la plus intéressante techniquement, dixit Seb, parsemée de corniches et de passages rocheux. S’ensuit une longue descente, comme nous le réserve les massifs éloignés, jusqu’au petit village du Lavaldens.
Après une année passée ensemble, un premier bilan se dessine. Nous avons eu la chance indéniable de découvrir toutes les disciplines de l’alpinisme grâce au GFHM. A présent, les affinités avec la verticalité et/ou les courses d’arêtes, dans des massifs parcourus ou plus ou moins reculés, avec du terrain montagne ou des parois compactes, prennent formes pour chacune d’entre nous. On prend conscience qu’il y a probablement autant de formes de pratiquer la montagne que de montagnardes, et que l’important c’est de savoir toucher à tout, mais de privilégier ce qu’on aime. Déjà les esprits sont tournés vers le prochain weekend « Grande Course » en demi-groupe pour clôturer la saison estivale avec nos guides en beauté. D’ici là, bon printemps et à bientôt !

Laura, Caro, Estelle, Marion RS, Karine, Marjo, Marion B et Oriane











