Après trois jours de grimpe sous la goutte froide dans le massif d’Albigna, la météo nous laisse un peu de répit et nous avons un bon créneau pour s’attaquer au Piz Kesch par l’arête NE de la Keschnadel. Une belle course rocher qui nous a fait de l’œil à la lecture du topo « Alpinisme en Suisse – Grands sommets et courses classiques ».
J4 : Approche et installation du camp

Le soir même de la quatrième journée, nous faisons la marche d’approche depuis le col de l’Albula pour poser le camp vers la cabane Chamanna d’Es-Cha. La cabane étant au complet, nous ajoutons sac de couchage, tente, popote et nourriture à nos sacs d’alpi. Loin d’être une contrainte ou une corvée, nous aimons l’aspect autonomie et l’aventure liée au bivouac.
J5 : Piz Kesch (3417M)
Réveil matinal, petit dej au biberon, finalisation des sacs… Après 4 jours de bivouac, nous commençons à avoir nos petites habitudes et nous gagnons en efficacité. La marche commence en douceur par un sentier facile jusqu’au col Porta d’Es-Cha, parfait pour s’échauffer les jambes.
Au col, nous enfilons les baudriers, les crampons et nous nous encordons pour la traversée du glacier. Un court passage sur le glacier Vadret Da Porchabella par la voie normale du Piz Kesch, puis plein Sud pour trouver le col à la base de la Keschnadel.


Zoé sur le glacier Vadret Da Porchabella et vue sur la Keschnadel et le Piz Kesch et Faustine sur la 1ère longueur grimpante – © GFHM
La course commence par le fil de l’arrête en PD. L’occasion parfaite pour travailler la progression en corde tendue et l’assurage en mouvement. Seb et Max nous font quelques rappels sur l’utilisation des becquets, des reliefs et l’assurage à l’épaule.
La progression est rapide et nous arrivons au pied de l’aiguille, 8 longueurs pour atteindre le sommet dont 4 en 4/4+, les relais sont bien équipés. À la lecture du topo, nous savons qu’un petit passage sympa nous attend à la dernière longueur: « On parvient au niveau d’une fente suivie d’une dalle exposée. Se laisser tomber contre la dalle les mains en avant, puis prendre pied dessus. La sortie de la dalle se fait par une fissure fine, assez difficile en grosses. “Allez, on joue le jeu ! Ça passe en grosses !”


Faustine et Marion sur l’arête de la Keschnadel – © Maxime Fiorani
Nous gardons les grosses et c’est parti… 1,2,3 on se laisse tomber, les mains en avant. Puis, un beau passage grimpant avec 2 spits pour protéger les mouvements plus difficiles avant d’atteindre le sommet de la Keschnadel. Nous ne sommes vraiment pas déçues, la course est variée, longue et la grimpe très belle.


Les cordées évoluent sous le regard attentif de Seb et Max- © GFHM & Maxime Fiorani
Une accolade au sommet, une barre de céréales et c’est reparti. Il nous reste encore un bout de chemin pour la traversée au Piz Kesch. Nous changeons d’encordement pour une progression en corde tendue. La météo est changeante, c’est dans une ambiance hivernale et nuageuse que nous finissons la course. Le topo nous promettait une vue privilégiée vers les cimes du massif de la Bernina… Ce ne sera pas pour cette fois.

Suite à une arrivée tardive au camp de base, nous décidons d’y rester une nuit de plus et de profiter d’un plat de pâtes bien généreux à la cabane Chamanna d’Es-Cha. Que demander de plus ? Une chouette course alpine entre copines et un bon plat chaud pour finir la journée.
J6 : Levée de camp et jour de repos
Nous ne sommes pas déçues de passer une nuit de plus dans la Vallée d’Es-Cha, une belle surprise nous y attend au lever du jour (à l’exception de la couche de glace qui recouvre les tentes).

Une vue imprenable sur le massif de la Bernina, la fameuse Biancograt et la traversée des Palü! À vous de les trouver sur la photo!

Et… N’oublions pas les belles vaches suisses qui nous accompagnent lors de la descente aux voitures.
Un grand merci à l’Association des Amis de Livio Benedetti pour son soutien et aux autres partenaires qui se sont embarqués avec nous dans cette aventure : Uriage, Whympr et Beautysané.
Un immense merci également au Comité Régional Auvergne Rhônes-Alpes, à nos partenaires Petzl et Millet qui nous ont soutenus et accompagné tout au long de nos deux années de formation. Nous leur en sommes particulièrement reconnaissants.
Faustine, Gaëlle, Lara, Marie J., Marie P., Marion et Zoé.