Glace, soleil et fjörd en Haute-Tarentaise – 22-23/01/2022

Il faut bien l’avouer, le week-end à l’ICE CLIMBING nous a remotivées comme jamais ! Parce que oui, 3-4 mois sans week-end GFHM, 3-4 mois sans cette ambiance folle et incroyable, 3-4 mois sans Seb et Max, et bien c’était vraiment trop long !!

On est toutes sur les starting blocks ! Biceps gonflés, mollets saillants, crampons et piolets affûtés, broches flambantes neuves, c’est parti pour deux nouvelles journées de glace.

Lundi soir nous recevons une proposition de programme : « soleil, glace, et fjörds ». Whaaaat ? Seb et Max nous proposent un séjour en Haute-Tarentaise (vous non plus vous ne savez pas où c’est ?! Il s’agit donc de la région située à l’est de la Savoie et au nord de la Maurienne, frontalière de l’Italie !). Hop, 3 secondes après avoir reçu le message, l’excitation est à son comble, tout le monde s’affaire, prépare son sac, les commentaires WhatsApp fusent.

On se retrouve le vendredi soir au Relais des Villards à Séez. L’accueil est au top et le restaurant aussi. Petit apéro dans la chambre avant de dîner, retrouvailles, potins, toussa toussa… le bonheur quoi ! On potasse les topos. Les conditions de glace sont idéales, le temps beau, froid et sec, au poil !

SAMEDI

Pour une fois, c’est grasse-mat’ : RDV 9h avec Seb et Max. Nous avons opté pour la Cascade de la Daille. Très adaptée pour un gros groupe comme le nôtre, le premier mur offre des longueurs allant du 3 au 4, les relais sont équipés, idéal pour se remettre dans le bain avant un projet plus ambitieux le dimanche.

Le soleil + Grasse mat = big smile @Maxime Fiorani

Chaque binôme se lance sur une partie du mur, il y a de la place pour tout le monde, on fait des couennes de difficulté variée, en tête, en moul’, on révise nos abalakov, on essaie les crampons mono-pointe de Max (et voilà, encore un nouveau truc à s’acheter !). L’ambiance est détendue, sans pression d’horaire, c’est la première fois qu’on se retrouve en mode couenne avec les guides, et c’est bien appréciable. Sans oublier la vue sur le Fjörd – accessoirement, le Lac du Chevril – on se croirait en vacances en Norvège !

On rentre à la tombée de la nuit, bien au chaud dans notre hôtel-resto d’adoption. Petite bière, burger maison, et ça repart !

Petit débriefing de la journée, et on embraye sur le programme du lendemain. L’idée est de faire une grande voie, et nous décidons de séparer le groupe en 2 pour plus de fluidité. Elo, Vané, Täte et Chacha iront à la cascade du Mône, tandis que Lulu, Cycy, Soso et Maria retourneront à la Daille pour la faire en entier cette fois-ci !

Journée couenne à la Cascade de la Daille © GFHM

DIMANCHE

Team 1 : Cascade du Mône

La superbe Cascade du Mône se déroule dans un canyon, dans une ambiance de dingue, avec la Pierra Menta en toile de fond. L’accès est facile via les pistes de ski de fond. Une cordée de guides nous rejoint au pied de la voie, et comme on est gentlewomen, on les laisse passer devant. On en profite pour revoir les bases de la sécurité en glace : les écarts de températures (il fait 7° ce matin, nettement moins froid qu’hier), les différentes structures, les zones de fragilité, etc… des petits rappels qui ne font jamais de mal.

Et on s’élance ! La cascade est composée de plusieurs ressauts, c’est très ludique, et idéal à plusieurs cordées. Les relais sont équipés sur spits, grand luxe, merci les canyoneurs.

Les 2 premières longueurs déroulent assez vite, il s’agit de cloches en bonnes conditions, sauf à la fin de L2 où l’on se demande quand même si on ne va pas finir par passer à travers et finir dans l’eau !!

Entrée en jeu pour la team Moine @Maxime Fiorani

Nous arrivons au pied de la 3e longueur. Sublime, le crux de la voie. Un mur de 40m à 85° et sortie à 90° (4+). Une très jolie longueur et un beau challenge pour nous 4 ! La glace permet de bons crochetages, mais c’est raide et il faut rester bien concentrées ! Max nous pose les broches pour nous faciliter la tâche, et on s’élance ! On s’encourage, on se surpasse, on se régale, sous les flashs de Max le paparazzi. A noter la très belle performance de Vanessa, championne de Belgique de cascade de glace, qui enchaîne le crux haut la main en grand écart.

La championne de la cascade de glace de la Belgique en action dans le crux du Moine @Maxime Fiorani

La suite se déroule au fond du canyon par une succession de plusieurs ressauts à 70-80°, entrecoupés de replats en neige. L’humeur est au beau fixe, les sourires greffés aux visages, on est hyper heureuses d’être là et que tout se déroule si bien ! La descente est rapide par les pentes rive gauche du canyon, et on rejoint les quatre autres poulettes et Seb pour un debrief rapide à Bourg Saint Maurice avant de rentrer chez nous !

Clap et joie de fin @Maxime Fiorani

Team 2 : Daille Daille Daille Daille

Retour donc, à la cascade de la Daille pour Maria, Cyrielle, Sophie et Lucille, accompagnées de Seb. Quelques motivations supplémentaires : un réveil tardif, bien après l’autre groupe, du soleil car il parcourt la cascade durant la journée, et une belle vue.

Daille Daille Daille Daille @GFHM

Cinq longueurs, c’est parti pour 200 mètres de cascade, cotée 3+. 

On a fait deux cordées. Cycy est malade et bichette, on se demande un peu ce qu’elle fait là, elle est épuisée. Elle grimpe avec Seb et Lulu (qui n’aime pas la glace enfin qui ne voit pas franchement l’intérêt et trouve cela hostile. Se cailler les miches en essayant d’esquiver tous les glaçons qui tombent, mmh, c’est pas son truc. On a bien essayé de lui dire que Ouiiii c’est esthétique, ouiiiiii la texture, c’est intéressant, le coté éphémère de la glace, c’est beauuuu, elle n’est pas convaincue). Maria a son petit pansement sur l’arcade, souvenir de la veille où elle s’est gentiment envoyé son piolet dans le visage en le retirant de la glace, et elle est encordée à Soso.

Seb attaque la première longueur en tête et la deuxième cordée utilisera ses broches pour gagner du temps.

S’en suivent trois longueurs moins raides, et c’est donc l’occasion pour Lulu d’y aller en tête, pour la première fois. Trois longueurs à réfléchir où placer les points stratégiquement, protéger correctement les ressauts, il y a trois relais sur broches à mettre en place, tout ça avec une jolie vue sur le lac de Tignes, voilà le fameux fjord !

Dernière longueur verticale pour la team Daille @GFHM

Seb passe le dernier ressaut en premier, on n’est pas en avance. Il nous parle de la neige et ses différents grains en attendant les filles, Maria arrive décorée comme un sapin de noël, alourdie de toutes les broches et dégaines qu’elle a récupéré !

On n’aura pas vu le soleil, et on regrette un peu notre réveil tardif car on est en haut un peu tard, mais on a bien profité de la cascade, assez accessible et en très bonnes conditions, pour peaufiner nos techniques de planté de piolet, de pose de broche, de confection de relais et Lulu a même bien aimé ça !

Reste à redescendre à pieds, et c’est un peu plus long que ce qu’on imaginait… Arrivées au parking, vite vite, les autres nous attendent déjà depuis longtemps.

La suite au prochain épisode !!!

Lucille, Cyrielle, Maria, Sophie, Adeline, Elodie, Vanessa et Charlotte

Fondamentaux Alpinisme, Rocher: les Ecandies, 28-29 août 2021

Après deux mois d’été, le projet est fixé et validé le jeudi soir précédent le we: la prophétie du gfhm concernant le mauvais temps ne nous atteindra pas, il fait beau, direction la Suisse, on ne partira pas dans les Écrins cette fois.

Programme prévu: J1: traversée des Ecandies , puis remontée d’un couloir équipé de cordes fixes pour atteindre le glacier du Trient jusqu’à la cabane du même nom. J2: semi traversée des Aiguilles Dorées, ou grimpette sur l’arête sud de l’aiguille sans nom. Bref, le rêve.

Nous sommes surmotivées, on arrive à être toutes disponibles le vendredi soir pour se retrouver à Champex, Suisse! Le très peu aimable gérant du camping (il ne va pas lire ça, si?) nous a fait une place au bord de la route, on est déjà contente, hé oui, c’est le week end de l’UTMB, il y a du monde partout!

Covoiturage en place, les premières arrivées ont le temps pour un petit apéro, tandis que Max et les 4 autres filles arrivent à 21h. Il fait déjà nuit, et froid, et humide. Bref, un petit repas englouti, le debrief pour le lendemain est fait avec un tour de table du niveau de forme. Ah. Entre les fétardes et les grandes travailleuses de l’été, en ajoutant la route pour venir ici… la fatigue est bien là, mais la motivation et le bonheur de se retrouver paraissent largement compenser ça.

Les cordées de deux sont faites aléatoirement, on prépare le matos en binôme.

Pensée à Seb qui n’est pas dispo, Max est donc notre unique guide du week-end, qui n’a pas froid aux yeux quand il s’agit d’embarquer huit folles, euh huit filles pardon, dans un endroit qu’il connaît comme sa poche, les Ecandies.

Vite, au dodo, on se lève tôt demain !

Dormir… un grand mot, quand on entend toute la nuit les “tic tic tic” des bâtons des traileurs de l’UTMB, les applaudissements et les klaxons du public qui encourage chaque participant.

4h levées, au taquet, on fignole les sacs par cordée, on n’oublie rien s’il vous plaît, surtout pas le café chaudement prévu et préparé par Cycy.

Au taquet mais pas trop rapides quand même, on est en suisse, y’a pas l’feu au lac!

Du coup on perd déjà du temps, on s’entasse dans les voitures qu’on essaye de monter le plus haut possible sur le chemin, on cale, cale encore…

La montée à pied commence dans le joli vallon de l’Arpette, il fait frais, on est seules et les Ecandies se cacheront jusqu’au dernier moment dans les nuages.

Tas de cailloux – Ecandies – © GFHM
Poulette sur tas de cailloux – Ecandies – © GFHM

Chacun son rythme, petite pause, ça tchatche, les cordes changent d’épaules au milieu de la montée, et après plus de 1000m de D+ et 2h30 de montée, on pose les sacs, on s’allège, on se prépare, le début de notre traversée est tout proche. On pense tout haut toutes ensemble pour ne rien oublier: doudoune? On prend! Chaussons? Aussi!

On s’encorde deux par deux, Charlotte et Täte ouvrent le bal, en grosses, la première longueur n’est déjà pas si simple! On s’élève, on progresse corde tendue, ah en fait, on rallonge, on défait nos anneaux, ah, on raccourcit, pas évident d’être efficaces et rapides dans les manip’ de cordes et les relais.

Un écart se creuse avec les cordées de derrière qui ont mis un peu de temps à passer la première longueur et qui sont suivies par deux guides et leurs clients.

Max a donné des radios aux première et dernière cordées, il se démène pour nous regarder de loin, nous corriger, valider nos questionnements d’itinéraire et motiver les dernières.

On discutera par la suite de la différence qu’il existe dans la position des cordées : être devant, être à fond, avancer et attendre les autres aussi, et être derrière, un peu pressé pour ne pas être distancé et ne pas avoir l’impression de ralentir les autres, ne jamais s’arrêter, et avoir d’autres groupes après qui peuvent donner un peu la sensation d’être oppressée. Psychologiquement, c’est différent !

Un rappel, de la désescalade, c’est varié et on reste sur le fil, on grimpe la jolie partie du rasoir, c’est aérien, on entend Elo, « vraiment, j’aime pas l’escalade ! ». On laisse passer les deux guides qui nous suivent, on fait une pause pour toutes se retrouver, manger un bout… ah, on n’a pas toutes compris la même chose, certaines ont posé leur piquenique en bas de la traversée. Heureusement, Sophie balade un super cake salé jusqu’au sommet, et nous le partage. On ne regrette pas les doudounes, il ne fait pas chaud par ici! C’est splendide, on en prend plein les mirettes de ce granite et de cette vue. On n’a cependant pas rattrapé notre retard et la fatigue se fait sentir.

Poulette sur l’arête – Ecandies – © GFHM
Poulette sur l’arête – Ecandies – © GFHM

On l’attendait tant -on l’appréhendait tant-, le saut de l’ange! Juste un petit mètre de rien du tout, on s’était entraînée à sauter les carreaux de nos cuisines, mais là… avec du gaz et une réception qui parait précaire, ça donne de bonnes sensations! Mais il faut bien y aller, et Max, qui passe comme si de rien n’était, nous pose une main courante et va nous assurer d’en face. On pourra toujours s’accrocher à sa jambe en atterrissant si on veut. Aaaaaalleeeeeez, yaaaaa, on l’a toute fait, et on continue sur une jolie fissure que Sophie passe easy, avec un pas de 5c+, on a décoré la falaise de pleins de friends de toutes les couleurs, tous les 30 cm histoire d’être bien sûres. Merci Sophie, moi j’ai pas rigolé en second, je suis passée mais c’était pas classe du tout, avec en prime Max qui veut prendre une photo alors que c’est un endroit improbable où je ne me sentais pas trop trop calée, « oui, lève le bras, le deuxième, top, la photo du jour ! ». Sans regret, elles sont superbes, ces photos !

Max qui garde le smile, malgré quelques filles fatiguées, qui garde aussi son attention pour surveiller ce qu’on fait, pas évident de prendre du temps pour l’apprentissage dans cette journée si intense.

On atteint le sommet sud, 2873m, on tire un bon grand rappel, et zou, on redescend -et remonte – retrouver nos affaires, avec beaucoup d’attention, car avec le froid, la faim, les longues heures sur l’arête, il est 16h passé, nous ne sommes plus vraiment très vigilantes.

Sauté de poulette – Ecandies – © GFHM
Descente de poulette – Ecandies – © GFHM

Noeud décisionnel, ou le moment de choisir la suite, en essayant de prendre en compte tous les paramètres.

Max nous présente les différentes options : on continue par un couloir pour atteindre le glacier du Trient et le refuge, on en aurait pour 2-3 heures, arrivée vers 19h si on trace.

Ou on redescend, il nous faudrait 3 heures, et on avise demain. La moitié de la team est fatiguée, mais on ne lâche rien, on y va, direction la Cabane du Trient par les cordes fixes en mode via ferrata. Tandis qu’Elo a repris du poil de la bête sur la cordée de Max et Maria, Vanessa a un petit coup de mou dans la montée, elle grignote un bout, c’est reparti. On pose les crampons, on fait 2 cordées et Max, sérieux, nous speede un peu, la montée n’est pas finie, et le gardien va râler, le repas va être froid ! On aura poussé le bouchon un peu loin, notre Vané se sent mal, respire mal, ni une ni deux, Täte se retrouve avec son sac sur le dos, Dr Charlotte sort la trousse à pharmacie, et la caravane repart doucement. Refuge ! Enfin ! C’est pile l’heure du dîner, la salle est bondée, Vane monte au dortoir et les filles se relaient à ses côtés. On se ressource un peu, le repas est hyper bon et réconfortant. On revoit à la baisse nos plans du lendemain avec un réveil à 6 heures, ça nous laisse pleins de possibilités ! Max veut débriefer demain à tête reposée, mais on ne peut s’empêcher de parler de cette journée. Il s’en est passé, des choses, et les premières larmes de notre promo -hormis celles de rire et de joie- coulent, la soirée se finit pleine d’émotions. Une tisane, un joli crépuscule sur les aiguilles dorées et on pose nos crocs taille 52 au pied de nos lits, extinction des feux.

Aiguilles dorées – © GFHM
Les doudounes dorées – © GFHM

Lever 6h. Sauf pour Sophie qui a compris grasse mat’. On réveille la marmotte, petit déj’ au café bouillu (café foutu), le programme du jour : il fait grand beau, froid, il y a du vent… la semi traversée des Dorées ? L’arête de Tête Blanche ? L’aiguille du Tour ? L’aiguille d’Orny ? Max nous vend une matinée de debrief sur la veille, et de la théorie. On est 8 et trouver un consensus entre les filles fatiguées et les assoiffées de grimpe, ce n’est pas évident. On sent quelques frustrations car le choix général est de rester au refuge, mais cette matinée sera riche : savoir accepter la fatigue, savoir le dire, et l’anticiper, autant avant la course pour pouvoir prévoir que pendant pour pouvoir adapter, accepter d’être aidée, former nos cordées en fonction de l’état de chacune, changer régulièrement l’ordre de nos cordées, garder notre bienveillance, notre solidarité, notre cohésion. Vivre comme un moine (je cite Max) la semaine avant les week-ends GFHM pour avoir nos batteries d’énergie rechargées à bloc.

On zieute le fond de sac du guide, avec des jolies démos de Max, des manips, des demi cab’ auto bloquants, l’utilisation de l’escapeur, comment améliorer nos relais, anticiper les longueurs de corde…

On enchaine sur un atelier montage de relais sur 2 et 3 points et c’est reparti, cordes sur le dos, on n’a rien oublié ? Tate ? Ton téléphone peut être ? C’est donc reparti, descente vers le télésiège de la Breya, en passant vers la cabane d’Orny et la jolie aiguille du même nom – on reviendra, va.

On se boit une petite mousse, on se touche comme dirait les gens de la Giettaz , ça veut dire tchin il parait… en faisant notre pépite / râteau traditionnel, c’est à dire un tour de table des meilleurs et moins bons moments. On prend ensuite le télésiège de dernière minute. Tate nous avait parlé d’un cadeau depuis le début du week-end, on l’attendait avec impatience… à chacun son savon fait maison et son baume à lèvre, on est trop fans !

Des bisous à chacun, et c’est déjà fini, retour aux bercails pour les poulettes. Les prochaines aventures les 18-19-20 septembre! 

Elodie, Sophie, Vanessa, Maria, Charlotte, Täte, Cyrielle et Lucille

Fondamentaux Neige Rocher, La Meije, Ecrins – 2-3-4/07/2021

Deux semaines se sont écoulées depuis notre dernière aventure au Pic de la Grave et nous voilà de retour dans la capitale mondiale du soleil : les Hautes Alpes !! En vraies jeunes trentenaires hyperactives et organisées, nous nous étions projetées sur une avant soirée dans le jacuzzi mi-luxe mi-recup de ChaCha à Cham. Mais la météo pourrie sur Chamonix nous a ramenée dans les Ecrins.                                                                        

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Fondamentaux Neige, Pic de la Grave, Ecrins – 19/06/2021

Ça y est, 3 semaines après les sélections, le premier week-end GFHM est arrivé. Suite à plusieurs échanges de messages, le programme tombe en début de semaine. En prévision, deux jours à la Grave avec pour objectif de travailler les différentes techniques d’encordement et les manips de secours en crevasse le samedi et de monter au Pic de la Grave par l’arête Nord-Est le dimanche. Coup de chance, Lucile a une maison de famille juste au-dessus de la Grave ! Ni une, ni deux, nous nous organisons pour passer une première soirée toutes ensemble là-haut, arrangement aussi bienvenu car il nous permet de repousser un réveil légèrement trop matinal pour certaines. En parallèle les guides nous lâchent des informations sur le programme et une liste bien détaillée du matériel à apporter avec nous.

Jour-J-1, Vendredi 17h. La moitié des filles sont arrivées sur place, les autres se préparent à partir d’Annecy ou de Grenoble mais un message des guides chamboule notre organisation : journée de dimanche annulée pour cause de météo capricieuse. Les rafales de vent annoncées à 120 km/h et les averses dès la fin de matinée les ont bien refroidis… Certaines essaient d’argumenter et d’insister pour ne pas annuler la nuit en refuge et les attractions dans les crevasses mais impossible de les faire plier : samedi nous monterons au Pic de la Grave et dimanche nous nous occuperons de notre côté (grimpe, manip…). Heureusement, la plupart d’entre nous ont leurs cordes et leurs chaussons dans le coffre, pour le logement et la nourriture ce sera l’improvisation : première leçon du GFHM, être flexible sur l’organisation !

Nous nous retrouvons quand même avec une bonne humeur débordante, des bières, du vin et du fromage pour fêter notre deuxième rencontre. Au menu de la soirée : apéro pour faire connaissance, tour des surnoms de chacune et essayage des tenues. On se croirait un peu dans un remake montagnard de Pretty Woman : notre partenaire Millet s’est vraiment montré généreux et les tenues sont super chouettes : à nous la montagne ! Sur ce, la nuit est un peu compliquée entre l’excitation de la sortie, de nos nouvelles fringues et de la rencontre avec les guides (que nous avons un peu du mal à cerner à travers les messages d’orga) le sommeil se fait attendre !

Jour J, 6h00. Le réveil sonne et malgré l’heure matinale nous sommes toutes contentes de partir en montagne. Nous rejoignons les guides sur le parking avec pour objectif de leur faire accepter un briefing autour d’un café et de croissants.

Gare de départ du téléphérique de la Grave – Ecrins – © GFHM

Seb et Max ont l’air aussi enjoués que nous de cette rencontre ! Au vu de la queue devant les bennes, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu la brillante idée de monter sur le glacier aujourd’hui. Le café est reporté et nous nous répartissons rapidement les cordes et les snow-plaques prêtées par Seb (technologie dont il est un des inventeurs, qui tient lieux de raquettes à fixer sur les crampons pour ne pas s’enfoncer dans la neige, plutôt humide vu les chaleurs des derniers temps) avant de filer récupérer les forfaits. Nous profitons de la file d’attente pour faire un premier tour de table pour se présenter mais également donner nos attentes, envies et questions sur la journée qui nous attend. Nos motivations sont en accord : nous allons utiliser cette journée pour faire connaissance, réviser les acquis et se remettre en jambe ! La discussion continue dans la montée autour du matériel à avoir sur soi lors des sorties et de l’étude de la cartographie et de l’itinéraire pour monter au Pic.

A l’arrivée nous nous faisons surprendre par le vent qui souffle déjà fort, le café est définitivement annulé, nous sortons les doudounes, les gore tex et les baudarts, fixons les crampons et c’est parti.

Equipement des cordées – Ecrins- © GFHM

Nouvelle leçon : l’encordement et les nœuds associés. Une fois les cordées formées et encordées, nous partons avec comme première ligne de mire la rimaye. En cours de marche, nous commençons à charrier Max sur sa passion pisse debout et sur nos doutes par rapport à l’utilisation de l’outil pendant les courses. Il en ressort le lien avec le MAM (Mal Aigu des Montagnes) et l’importance de s’hydrater pour lutter contre les pertes excessives d’eau dues à l’altitude et à l’hyperventilation et réguler les électrolytes.

Evolution sur le glacier de la Girose – Ecrins- © GFHM

Pour le passage de la rimaye deux stratégies nous séparent en 2 groupes : 4 passeront par la gauche avec Seb, les autres par la droite avec Max. Il s’avère que la deuxième est gagnante : le risque d’avalanche dû à la présence d’une couche fragile et de pentes exposées font faire demi-tour au premier groupe qui revient sur ses pas pour prendre la voie de droite. 

Passage de la Rimaye pour la montée au Pic de la Grave – Ecrins- © GFHM

Pendant ce temps, les autres filles et Max ont rejoint l’arête rocheuse, malgré quelques enfoncements dans la neige molle. N’aurions-nous pas un peu trop abusé du fromage la veille ? Pour ne pas perdre de temps, qui est une denrée précieuse lorsque l’on évolue à 4 cordées, nous commençons la partie rocher en cordées autonomes réversibles. Max vérifie les poses de points et les relais. Le rocher est beau, mélange d’ocre et de mousse verdâtre, et les prises sont bonnes : un vrai régal quoi ! Bien que nous n’ayons jamais pratiqué ensemble, la progression est plutôt fluide et rapide. Nous essayons de ne pas perdre trop de temps aux relais, largement aidées par le vent qui fait claquer les dents de certaines. Cette partie rocheuse nous a permis de travailler la progression en corde tendue plus ou moins rapprochée (avec ou sans anneaux à la main) en fonction du terrain.

Descente du Pic de la Grave par l’arête Nord Ouest – Ecrins- © GFHM

Une fois de retour sur la neige, nous accélérons un peu le pas, d’une part à cause du danger des pentes neigeuses qui chauffent mais également pour le retour en benne : « le sport sans effort » est le nouveau slogan du groupe, aucune envie de redescendre à pattes ! Le passage plus critique de la rimaye (en glace) est assuré par la pose d’une broche et par le planté de piolet, la sensation est des plus agréables. Petite déception, nous n’avons pas le temps de tester les snow-plaques, mais Seb met quand même les siennes et gambade à côté de nous. Une fois arrivées sur la partie plate du glacier vers l’arrivée du téléphérique, nous décidons d’un commun accord de réaliser une pause ravitaillement qui avait été oubliée jusque-là. Les cookies, le fromage, les graines, tout le monde a faim ! Une fois les ventres remplis, le dernier défi de la journée est de poser un corps mort, avec une corde sous tension. Nous nous retrouvons à creuser dans la neige avec les guides qui tirent sur les cordes, soi-disant pour nous mettre en situation réelle, mais il est clair que ça les fait bien rigoler !

Il est finalement l’heure de redescendre, en s’entendant rigoler d’une benne à l’autre, Seb nous fait un aveu : « S’il y a bien quelque chose qui ne change pas d’une promo à l’autre, c’est la bonne humeur et l’intensité des rires. Vous ne vous rendez pas compte du boucan que vous pouvez faire sur un glacier ». Oups, la discrétion ce n’est peut-être pas notre fort ! Nous décidons de faire le debrief au bar : rien ne vaut une bonne bière pour apprécier la fin de la journée ! Tout le monde est heureux de cette première course, la fatigue se fait un peu sentir mais l’enthousiasme à l’idée de ce que l’on va pouvoir faire toutes ensemble durant ces deux ans et des sorties à venir est plus fort. Nous nous sommes bien remarquées avec nos tenues assorties, et à la demande d’explications de qui nous sommes, la réponse qui sort du tac au tac de Cyrielle est « Les miss Frances de la montagne ». Le concept est posé !

Une fois les guidos libérés, nous profitons de cette soirée ensemble pour aller au resto et décider de notre programme du lendemain. Le but sera de bosser les manips de mouflage que nous n’avons pas pu voir sur le glacier, mais également de mettre en commun toutes les informations transmises et surtout de continuer ce week-end toutes ensembles ! Après une nuit dans un gite près de la Grave, nous envahissons le bas d’une falaise de grimpe et nous commençons à bosser les manips. L’exercice est bienvenu pour toutes car il nous permet de rafraîchir et d’apprendre de nouvelles techniques mais également de confirmer entre nous ce que les guides nous ont conseillé la veille. Nous poussons même le bouchon avec Maria qui nous initie à la remontée sur corde, en tong le travail paraît laborieux ! À la suite d’un dernier ravito toutes ensemble, les gouttes de pluie sonnent la fin du week-end.

Tong is the new grosse – Ecrins – © GFHM

Cette première expérience toutes ensemble a été vraiment super : accompagnée de rires et de blagues du début à la fin du week-end ! La cohésion au sein du groupe et avec les guides s’est montrée forte dès le début et nous avons vraiment été mises en confiance techniquement par la réalisation de la course qui alliait évolution sur glacier et sur rocher. Vivement la prochaine !!

Adeline, Cyrielle, Lucille, Vanessa, Maria, Charlotte, Elodie et Sophie

Formation alpinisme hivernal, Belledonne – 06 et 07/02/2021

Si vous pensiez que « féminin » rimait avec « soleil », « papotage » et « détente », accrochez vos chaussures (à talons cramponnables), on vous embarque pour un week-end qui décoiffe !

Thème de ces deux jours : on défie les éléments !

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Formation ski-nivologie, Grand Rocher, Belledonne – 17/01/2021

Comme si les événements météos voulaient eux aussi être de la partie à chaque fois ! Pour cette journée nivologie nous avons de la neige fraîche tombée dans la nuit, un risque 4 et des chutes de neige toute la journée !

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