Fondamentaux rochers dans le Massif de la Vanoise

24-25/06/2023

Ce week-end le GFHM s’est réuni à l’occasion du week-end Fondamentaux Rocher ! L’occasion pour nous de rencontrer Sébastien Escande, Guide de Haute Montagne qui nous suivra et nous coachera pour les deux prochaines années. Véritable pilier du GFHM (nous sommes déjà sa 6ème promo, rien que ça !) Seb a une immense expérience de formateur au sein de différentes structures dont l’ENSA et l’ANENA.

‘’Je vais vous former avec la base d’un enseignement similaire à celle d’un guide’’

nous annonce-t-il de bon matin durant les présentations. Cette phrase résonne dans nos têtes et nous emmène déjà sur les sommets que nous allons parcourir toutes ensemble.

Le rendez-vous est donné dans la Vanoise, au-dessus d’Aussois. Réveil matinal pour les grenobloises nous rejoignant le samedi matin, réveil sur place agréable en tente ou camion directement au parking pour celles de la vallée du Mont-Blanc, arrivées la veille. Nous faisons connaissance avec Seb autour d’un sympathique café/gâteau préparé par les cheffes cuisto de la promo. Et surtout, nous finalisons notre itinéraire et programme pour ce week end. Les conditions sont exceptionnellement belles et chaudes pour une sortie GFHM, plutôt habituée au plan Z pour cause orage et mauvais temps. On se targue d’être la promo qui amène le soleil dans nos bagages. Espérons que la météo 2023-2024 ne vienne pas nous punir de notre optimisme aveugle et de notre petite pointe d’excès de confiance ! 

Le programme du Jour 1 consiste en un apprentissage et reprise des fondamentaux rochers sur l’arête de la Sétéria. Pour le Jour 2, nous saisissons le créneau de la météo vraiment optimale pour choisir une course plus exigeante, plus longue, et Assez Difficile :  la course de l’arête Nord de la pointe de l’Echelle. Adieu pointe de l’Observatoire, et Cime des Planettes, on avait pourtant super bien lu votre topo, et étudié vos reliefs sous tous les angles !

Ce week end est aussi l’occasion de tester officiellement notre tout nouvel équipement Millet. Tout est flambant neuf, certaines enlèvent encore les étiquettes des habits sur le parking, ça débat sec pour déterminer quelles couches on choisit entre la doudoune, la Gore Tex, la micro polaire et la veste hybride pour cette ascension qui s’annonce chaude. Quelle chance de pouvoir débattre sur ce genre de détails. Nous sommes extrêmement privilégiées, et en sommes bien conscientes. 

Après une longue préparation sur le parking, c’est enfin parti pour l’ascension, direction le pied de l’arête de la Sétéria. Nous empruntons un petit sentier qui grimpe sec, entourées de rhododendrons magnifiques en fleurs, dont le rose explosif vient contraster avec le bleu du lac barrage d’Aussois en aval au fur et à mesure qu’on prend de la hauteur. Un vrai décor de carte postale. Après avoir déposé notre matériel bivouac refuge derrière des pierres bien protégées des gourmandes marmottes, et avoir fait une première pause pic nique, nous atteignons le pied de l’arête de la Sétéria. Caro, qui sort d’une belle intox alimentaire, décide de ne pas faire cette course et économiser ses forces pour le lendemain. C’est à regret que nous la regardons s’éloigner tandis que nous commençons l’ascension de la Sétéria.

Pour ce premier jour, Seb nous briefe sur les anneaux de buste et les nœuds d’encordement en contexte d’alpinisme rocheux. Il nous enseigne de super techniques pour vérifier la pose correcte de Friends sur le rocher, nous présente aussi les 4 types de terrain rocheux avec leurs encordements adéquats. On progresse donc doucement sur l’arête – pour ne pas dire lentement – en encordement court et quelques anneaux à la main sur du terrain crapahuteux, on tire des micro longueurs quand il le faut (ou quand Seb nous y invite fermement parce qu’on n’a rien anticipé), et on reste en corde tendue la plupart du temps, en se sécurisant avec des Friends et des sangles sur becquet. Assurage au becquet, au bassin, à l’épaule, au demi-cab, on revoit nos classiques ou on teste de nouvelles méthodes, bref on prend nos marques. Le relief de l’arête de la Sétéria se prête très bien à cette alternance de types d’encordement. Caro suit notre progression au talkie walkie, pour que rien ne lui échappe. Avec notre rythme, on décide de s’échapper après le court rappel, et on se rapproche du col de la Masse, puis du fond d’Aussois par de longs névés de neige très molle et chaude et on se débrouille comme on peut entre ski, chute, luge, s’enfoncer, se relever, se renfoncer. 

L’arrivée au refuge du fond d’Aussois, est paradisiaque. Marmottes, bouquetins, petites musaraignes sur le chemin, on sympathise avec la faune locale. On retrouve Caro qui pète la forme après une sieste, 3 bouteilles de Coca, et d’électrolytes. 3 filles s’installent sous Tarp, les autres en chambre. Le refuge est un vrai trésor, avec une super équipe franco-népalaise, guido-bretonne qui cuisine à merveille des plats végé, aime bien papoter, et échanger sur leurs parcours de vie. Nous avons même le droit à du génépi maison, “du Népal” nous dira Lhakpa. C’est presque parti en ‘’After tisane’’ pour l’une d’entre nous dont-on-ne-dira-pas-le-nom. La nuit est exceptionnellement bonne, mais courte, puisque J2 commence à ……..3 heures du matin. Aie, ça fait mal à la tête, surtout quand on n’entend pas le réveil à cause du bruit du torrent, pour les tarpeuses.

On quitte ce refuge coup de cœur dans le noir à 4 heures du matin, et on chemine sur le sentier en direction du col d’Aussois puis vers le pied de l’arête, à la lumière des frontales, sous une température déjà très clémente. Mention spéciale pour des crottes de lagopèdes, trouvées sur le chemin, et démasquées par Laura, la future AMM de l’équipe. On cramponne sur des névés encore bien durs grâce au regel de la nuit, et on attaque enfin le gros morceau, pile aux premières lueurs du soleil qui viennent réveiller les montagnes endormies. A califourchon sur notre fil d’arête pour certaines, on savoure ce spectacle grandiose un petit instant, mais surtout, on se mitraille de photos, parce que c’est la plus belle lumière, parce qu’on est la génération #no filtre et parce qu’on a envie d’être sympas avec nos sponsors bien aimés. 

Sur le fiiiiiil @GFHM

Niveau progression, au début, ça déroule vite, très vite pour nos 4 joyeuses cordées !! Et puis peu à peu, ça se déroule moins vite, beaucoup moins vite !!! Dur de ‘’ rester sur le fiiiiiiiill ‘’ de l’arête comme nous le répète encore et encore Seb, qui se greffe en alternance à nos cordées, et bien souvent crapahute autour de nous. He oui, c’est pas toujours facile pour nous, apprenties – alpinistes de lire une voie, de trouver notre itinéraire dans un terrain nouveau, désert, avec un topo hyper sommaire et parfois piégeux. Certaines se mettent taquet dans des dalles et presque des surplombs, avant que Super-Seb vienne leur tendre une sangle et les tire d’affaire. Ce n’est pas notre dernier défi. Bien avant le sommet de l’arête, sur un terrain toujours bien pentu, ca parapine à mort, et ça non plus, ça n’était pas prévu. D’énormes blocs de pierre ne tiennent à rien, menacent de tomber au moindre déséquilibre. On a beau être agiles comme des chats, légères comme des plumes, souples comme des antilopes, le risque est vraiment là. Seb reprend le lead, nous dévie de la voie pour partir en traversée, afin de ne rien faire tomber sur les cordées en aval. Et il nettoie, nettoie, nettoie, à coups de gros blocs qu’il balance dans le vide, pour que ça ne soit pas nous qui tombions dans le vide à leur place. De quoi nous refroidir un peu, et nous faire longuement réfléchir sur ces terrains montagneux instables, qui seront malheureusement de plus en plus fréquents à cause de la fonte du permafrost et du réchauffement climatique. On atteint le sommet de la pointe de l’Echelle alors qu’on ne l’attendait plus, et on enchaîne sur la descente, en essayant de rester concentrées, malgré la fatigue. Retour par le Col de la Masse, sur du névé, aussi chaud que la veille, toujours avec la même menace de gros trous dans lesquels on risque de s’enfoncer, se blesser, voir s’engouffrer à proximité des cailloux, dont la chaleur projetée provoque une fonte de neige plus rapide. 

Descente = soleil, fatigue, piège à neige, concentration – @GFHM

Au total, 14 heures de course !! C’est le double de ce qui était annoncé sur le topo. Et oui, c’est ça aussi le GFHM : 4 cordées sur une voie c’est forcément un peu d’inertie et beaucoup de blabla. Malgré toute notre agilité et fluidité sur la journée, on ne parviendra pas à réduire le temps estimé. On sait qu’on a 2 ans pour travailler ce gros point, mais en attendant, on reconnaît bien que les cordées de tête et de queue ne vivent pas la même course, ni les mêmes émotions. C’est ce qu’on a pu débriefer ensemble, autour d’un verre, à la fin de la journée. 

Bilan : on a un bon niveau homogène en rocher, on est en super forme et on a réussi notre test d’endurance pendant ce week end, on adore nos tenues Millet, on adore poser des coinceurs, on n’aime pas les pierres qui bougent, on n’est pas toujours à l’aise quand Seb fait le ménage, on a bien compris qu’à la prochaine arête on va ‘’ rester sur le fiiiiiiiiiil’’,  ET on sait descendre en rappel sur demi-cabestan. On se donne rendez-vous en juillet pour de nouvelles aventures alpines, cette fois scindées en 2 groupes. On ne vous dit pas encore où, mais on vous donne quand même un indice : probablement dans un autre pays, qui cultive super bien la raclette et le fendant. En attendant, belles aventures estivales alpines à tous.tes !

Des 1000 photos du week end, voici la seule pépite où les 8 réunies regardent l’objectif ! – @Seb Escande

Caroline, Marjolaine, Marion, Karine, Estelle, Marion, Oriane, et Laura

Un commentaire sur « Fondamentaux rochers dans le Massif de la Vanoise »

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