Trois jours d’alpinisme grande course en Suisse avec Max

21-22-23/07/2023

Pour ce weekend de trois jours, nous serons divisées en deux groupes :

  • Marion R-S, Estelle, Laura et Marjolaine avec Max en Suisse dans le Massif du Mont Blanc
  • Oriane, Caroline, Karine et Marion B avec Seb en France dans le massif des Ecrins.

Cette progression à quatre va nous permettre de gagner du temps sur les courses, d’avoir plus d’intimité dans le groupe et de bénéficier d’un apprentissage privilégié avec notre guide.

C’est jeudi soir que les grenobloises accompagnées de Max prennent le départ direction le petit paradis de Marion R-S …On commence à y prendre gout !!!^^

Nous avons déjà en tête deux courses pour le weekend : les Aiguilles Dorées et la traversée des Ecandies. La question se pose quant à notre programme du vendredi. Au vu du temps instable, du temps d’approche et de l’état de fatigue du groupe, nous décidons que ce premier jour sera consacré à la montée à la Cabane du Trient, et une poursuite de l’apprentissage des fondamentaux rocher.

1er jour : Montée au refuge du Trient et session école fondamentaux rocher

C’est au petit matin que nous récupérons Estelle notre chamoniarde en direction du télésiège de la Breya à Champex-lac en Suisse. Dès l’arrivée au parking, Max nous donne déjà pleins de conseils. Ainsi on se retrouve à se débarrasser de la moitié de notre sac à dos et à attendre, après contrôle météo, la première précipitation du jour qui nous évitera une bonne saucée sur le télésiège. Le poids des sacs et la météo seront deux points qui nous suivrons toute la suite du weekend sur le choix du déroulement et sur l’efficacité de nos courses.

Ça y est, assises sur le télésiège…. C’est parti l’aventure !!!!

La variation de pluie, vent et grêle sur la montée du refuge ne nous fera pas regretter notre choix de programme. Pour ce vendredi, la météo a été changeante, difficile à anticiper, et elle a donné du fil à retordre aux différentes stations météo, y compris les météos suisses, d’habitude très fiables. Cela nous a entrainé à utiliser différentes matrices, vérifier souvent les changements.

Progression vers la Cabane du Trient, en passant par la Cabane d’Orny en arrière-plan, ©Maxime Fiorani

Arrivées au refuge, nous établissons un programme précis : Ce sera sieste de 30 minutes, puis révisions des poses de points et des relais, pitonnage et préparation de la course du lendemain.

Ni une, ni deux nous voilà à côté du refuge en train de trianguler des relais deux points, trois points. Max nous livrera son expérience et ses préférences : répartition des charges sur les points, choix des fentes pour les Friends, etc. Vient ensuite le moment de l’explication des différents types de pitons et leurs utilisations. Puis on fait chanter les pitons avec en toile de fond les Aiguilles Dorées.

Le doux chant des pitons, sous un doux vent glaçant ©Maxime Fiorani

On poursuit notre apprentissage par la préparation de notre course du lendemain. Nous estimons notre heure de départ en fonction de la météo et de la durée estimée de la course, les temps à tenir (approche, descente, rappel, retour) et le parcourt que nous voulons suivre. On récupère ce que l’on peut d’informations auprès du gardien du refuge. 

Le temps passe vite et déjà l’heure du repas est là. L’eau à 10.- CHF la bouteille nous rappellera que l’on est en suisse et que les prix sont facilement x2 (A prévoir dans le budget).

2ème jour : Demi-traversé traversée des Aiguilles Dorées Est->Ouest

Le ciel voilé prévu en ce samedi nous permettra un lever tardif à 7h. On en profite car ce n’est pas souvent les grasse mat’ en alpinisme.

Après une rapide descente sur le Glacier Plateau du Trient, c’est Laura qui prend le lead de notre cordée de cinq direction la brèche à l’est des Aiguilles Dorées. C’est dans une superbe ambiance, entre soleil et nuages que nous traversons le glacier. Nous arrivons au pieds des aiguilles et Laura ouvre le bal dans les premières longueurs de grimpe. Nous sommes impressionnées par la beauté et la propreté du granit. ‘’On dirait que l’on grimpe sur un plan de travail de cuisine !’, lance l’une d’entre nous.

Arrivée à la brèche Crettez sur les Aiguilles Dorées pour la première cordée ©Maxime Fiorani

Étant largement dans les temps, nous décidons de rester un peu plus sur le fil, et tester des voies plus grimpantes. La voie en 5a du Trident nous rappellera qu’il vaut mieux rester modeste en alpinisme et que l’on peut parfois être surpris par les cotations. C’est Estelle, Notre grimpeuse qui nous sortira la voie, pas sans peine ni renfougne…Ouf !

S’ensuivent les quatre rappels de descente et l’arrivée sur le glacier qui sera l’occasion d’apprendre comment gérer en toute sécurité le passage d’une rimaye.

Joyeux retour ensoleillé de la cordée après une journée sur les Aiguilles Dorées ©Maxime Fiorani

Puis retour au QG pile à l’heure pour le souper. Notre pauvre voisine de table nous permettra d’introduire le sujet du MAM (Mal Aigu des Montagnes). C’est avec un magnifique coucher de soleil sur les Aiguilles Dorées que nous finissons de préparer la course du lendemain : la traversée des Ecandies.

3ème jour : La traversée des Ecandies

C’est avec un départ à cinq heures du matin que nous entamons notre marche d’approche guidée par Marion qui souhaite perfectionner son orientation.

Recherche d’itinéraire au lever du soleil avant d’atteindre la fenêtre aux Chamois ©Maxime Fiorani

Après un passage à la fenêtre aux chamois et une descente de la via corda, nous voici aux pieds des Ecandies. Pari réussi pour Marion !!! Nous sommes par contre surprises par l’intensité du vent qui nous pose question. C’est une chose de lire que des rafales de 40-60 km/h vont arriver, c’en est une autre de vivre avec ce vent au fil de l’arête, surtout pour les parties grimpantes exigeantes. Max se propose de nous descendre nos affaires inutiles un peu plus bas dans la combe des Ecandies qu’on pourra récupérer au retour. Un grand Merci pour cette bonne idée !!! 

L’intensité du vent, et la longueur de la traversée, nous font rapidement passer en mode ‘cordée rapide et efficace’. La première longueur nous met directement dans l’ambiance avec une cotation pas facile et un vent froid qui décoiffe. On est surprises par la difficulté que ce facteur vent rajoute sur notre progression. On regrette de ne pas avoir pris plus de couches.

La première cordée se presse pour ne pas retarder la suivante. Certaines ne prendrons même pas le temps de manger, ce qui leur vaudra un retour de bâton aux alentours de 12h00.

Malgré la difficulté des conditions, la beauté des Ecandies, les paysages environnants et les conseils de Max, nous rappellent pourquoi nous sommes là. Le passage du Rasoir nous fait entrevoir la grimpe en artif. La pause repas, le retour du soleil et le vent qui se calme nous permettent de profiter du fameux ‘saut de l’ange’ ou mieux vaut ne pas trop réfléchir pour enjamber ce pas dans le vide. L’arrivée au rappel nous annonce la fin de la traversée et le constat qu’encore une fois, on a mis plus de temps qu’on ne le pensait.

Passage sportif et artif du rasoir pour Marjolaine dans la traversée des Ecandies ©Maxime Fiorani

La descente au parking nous fait retrouver la chaleur, la faune et la flore plus douce. On peut s’entendre, papoter et échanger sur notre vécu de la course. Le trajet de retour nous fera revivre la course et le weekend avec le traditionnelle ‘pépites/râteau’ de chacune (les pépites pour ce qui nous a plu et les râteaux pour nos défis, difficultés rencontrées)

Ce qui est sûr c’est que l’on a encore beaucoup appris ce weekend !

A bientôt pour de nouvelles aventures !!!

Estelle, Laura, Marjolaine et Marion R-S

Peu avant l’arrivée du sommet sud sur la traversée des Ecandies ©Maxime Fiorani

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