Intervenants :
● Sébastien Escande, guide de Haute Montagne et formateur ANENA
● Lionel Chatain, guide de Haute Montagne, secouriste à la CRS Alpes de Grenoble
Le but de cette soirée n’est pas une étude approfondie des différents types d’avalanches ni un cours de nivologie, mais l’occasion d’étudier des cas concrets d’accidents, et de démontrer la part de l’humain dans tout ça…
Rappel de départ : dans la majorité des accidents d’avalanches de plaques de neige sèche, le déclencheur est le pratiquant, et la pente est supérieure à 30°.
Dès le départ, l’accent est mis sur les pièges de l’inconscient, de notre intuition, et le manque de communication.
Le compte rendu ci-dessous résume les différents points abordés lors de la conférence et des études de cas.
Lecture du BERA (Bulletin d’Estimation des Risques d’Avalanche):
L’importance de lire le BERA a évidemment été soulignée. Cependant, dans bien des cas, celui-ci est lu de manière incomplète, passive, et sans vraiment le mettre en lien avec la sortie prévue et ce que l’on observe ensuite sur le terrain. Une fois sur place, on oublie bien souvent ce que l’on a lu!
Les avalanches peuvent être divisées en 4 catégories:
● Neige fraîche
● Neige ventée
● Neige humide
● Couches fragiles et persistantes
Il faut, à la lecture du BERA, identifier la ou les catégories qui semblent s’appliquer dans le massif et les pentes en question, puis bien vérifier sur le terrain que l’on se trouve dans le bon scénario.
Au delà du BERA, une lecture de carte pour identifier les pentes les plus dangereuses, ainsi que les ruptures de pente, est indispensable.
Communication:
D’un point de vue de la communication, il est important d’avoir un leader capable de prendre les décisions, d’établir une stratégie (distances de délestage ou de sécurité, points de regroupement…), mais également d’écouter les remarques, craintes et intuitions des autres membres du groupe.
Accidents et secours:
D’un point de vue statistique, le gros des accidents en avalanche a lieu par des niveaux 2 (limité) ou 3 (marqué). Ils se produisent souvent pour des cas de nivologie ou de météo peu complexes.
Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, le risque est accru lors de sorties dans des endroits connus, par manque de vigilance et effet d’habitude.
Enfin, il est bien évidemment indispensable de toujours emporter son matériel de sécurité: DVA, pelle, sonde, même dans le cas d’une sortie individuelle.
Au delà de transporter son matériel, il est essentiel de savoir l’utiliser, et d’être au point sur les gestes de secours à adopter. N’hésitez pas à réviser régulièrement vos acquis!
Travers humains:
Une liste non exhaustive des travers humains à prendre en compte a été mise au point:
– Les habitudes (entre les pratiquants, et concernant les lieux de sortie)
– La frustration, le manque… poussant à l’obstination (problème du “mort de faim”, qui est en manque de poudreuse !)
– L’effet groupe, et la pression qui peut en découler
– Le leadership et la communication : très important de les définir tous deux !
Se méfier de l’aura de l’expert, ou du désir de séduction, qui peuvent conduire à des erreurs de jugement.
Le point est mis sur l’importance du retour d’expérience.
Idées reçues:
Enfin, il s’agit de faire attention aux idées reçues:
– de grosses chutes de neige laissent souvent place à une situation saine
– alors que des hivers peu enneigés donnent souvent lieu à des situations dangereuses
– la corniche est l’information la moins exploitable concernant le vent et la nivologie !
La quantité critique de neige fraîche dépend de :
– la quantité tombée
– si elle est tombée en présence de vent ou pas
– ce qu’il y avait dessous
– les variations de températures Une grosse quantité de neige en peu de temps est dangereuse pendant la chute de neige mais donne place à une situation « safe » assez rapidement si pas de vent.
Un commentaire sur « Conférence ANENA « accidents et avalanches » »