Janvier 2018 : l’heure des bonnes résolutions a sonné, il est grand temps de prendre RDV avec notre guide-expert ANENA : Seb Escande pour une formation « nivologie – faire sa trace ».
Les conditions météo du début d’hiver ont été bien capricieuses et ça ne semble pas vouloir s’arrêter ! 1 m de neige prévu en Maurienne, avec de la pluie au dessus de 2000m… Conditions compliquées pour une telle formation.
L’autre côté du tunnel paraît moins perturbé : 20 cm de neige annoncés pour le samedi et un grand ciel bleu prévu pour dimanche, seul le vent devrait venir jouer les trouble-fêtes. Ni une, ni deux, la décision est prise : on met le cap sur l’Italie !
C’est parti les ragazza, en avant les pasta !
Le samedi matin, on arrive au village de Thur, non loin de Clavière, Seb nous fait un briefing sur le stage.

On étudie les cartes et on aborde les 1er éléments de nivologie. Dès le parking, nous comprenons que la neige sera bonne : sous une croute de regel due au réchauffement, on découvre une vieille neige sans cohésion, qui présage de bonnes descentes pour les pentes peu exposées au soleil.
Notre objectif oscille entre « bien choisir la trace » et « gestion de groupe ». Deux thématiques qui seront clefs pour nos prochaines expéditions. Et comme complète Charlotte « on veut déjà apprendre à faire la bonne trace, avant de devoir gérer un groupe et de l’embarquer dans la mauvaise pente ». Sage décision !! Maintenant, au boulot les ragazzas !
L’idée est de monter au refuge Mautino en faisant un joli détour puis le deuxième jour, on rayonnera à partir du refuge en activant nos neurones pour faire une belle boucle de retour.

La météo est plutôt clémente, ciel bleu au début de matinée avec un peu de vent en vallée. Au cours de la montée, le vent se renforce violemment, la neige commence à tomber, nous modifions l’itinéraire pour une zone moins exposée. Ce changement de plan nous conduit sur un secteur plus raide qu’anticipé, les cartes transfrontalières sont parfois pleines de surprise…
Finalement, ce passage se fera sans encombre, avec un Seb toujours aux avant-postes quand il s’agit de faire la trace dans un passage scabreux ! (pour ceux qui suivent nos petites aventures, on a bien failli faire un remake du col de Verdonne, où Seb avait valeureusement tracé le couloir de 150m de dénivelé à la pelle !! Costaud le guidos !)
Nous voici au sommet de la crête, bien sèche car exposée aux vents… nous n’aurions pas pensé profiter d’une si belle descente vers le refuge ! Dans cette combe à l’abri du vent, chaque virage est un régal. Et skier au milieu des mélèzes italiens c’est « fantastico » après une journée pleine de réflexion !

Dernière petite montée vers le refuge, la luminosité est franchement descendue, il faut dire qu’on arrive à 17H30 !
Superbe accueil dans ce petit refuge italien, le grand dortoir nous a été réservé ! Top classe pour le GFHM !

Avant la polenta party, Seb acharné de boulot, nous remet au travail ! Pas facile les devoirs du soir ! Mais, on s’y met courageusement. Pendant que nos cerveaux s’échauffent, les ragazza italiennes font beaucoup plus de bruit que les ragazza du GFHM ! Exceptionnelle comme situation !
Coin de table, serviettes, nappes… tout est bon pour un cours ANENA !
Le lendemain, nous partons sillonner les sommets autour du refuge. Il a neigé environ 30 cm dans la nuit et le vent est fort. Le risque est de 3 ce jour là.

A 250 m du refuge, première leçon de mère-nature : une magnifique plaque part à distance (déclenchée par nos pas à plus de 100m…) et dévale une petite corniche. (sans danger pour nous puisque nous sommes sur un terrain plat et bien à distance de cette crête).


Cet élément, nous rappelle que nous sommes dans une configuration à risque : la neige tombée dans la nuit (30 cm) et le vent fort qui souffle, forment rapidement des plaques. Nous nous appliquons à choisir des terrains peu raides pour rejoindre nos points de passage.

Chacune devient à un moment leader du groupe, exercice super intéressant puisqu’il nous permet de nous confronter aux choix que nous devrons faire lors de nos expéditions.




La journée se déroule sans accroc, on observe les petites coulées naturelles, les effets du vent, les accumulations de neige et les transformations de celle-ci au cours de la journée. On a même la chance de croiser quelques snow-kiters qui viennent nous narguer en avalant le dénivelé à une vitesse folle ! On tire la langue de jalousie devant ce beau ballet.






Ce weekend a été riche en apprentissage, tant sur la gestion de la trace que sur la connaissance de la neige. On sent que le groupe grandit et s’enrichit, on apprend à mieux se connaître avant le grand départ en autonomie pour nos expéditions. Ce n’est pas un exercice facile que d’arriver à faire entendre sa voix, tout en maintenant la bonne progression du groupe.
Mais comme le dit notre expert ANENA :
« Mieux vaut être vexé, qu’être coffré ».

Un grand merci à Sebastien ESCANDE, pour ton entousiasme et ta passion que tu nous transmets à chacun de nos stages.
Et un grand bravo et merci à l’ANENA pour la mise en place de ces stages et des supports de stage.

Chloé (avec Cha, Cricri, Cin, Elsa, Joana et Sev)