On partait quand même avec de sacrés handicaps pour ce weekend : pas d’Elsa pour sociabiliser avec tout le refuge, de Cin pour nous apprendre à faire un sac, de Chacha pour nous entraîner avec son rire communicatif. Et puis on avait un tel créneau de beau temps que ça en paraissait louche, normalement les raids à skis GFHM ça démarre sous la pluie !
Au final, même si les copines nous ont bien manqué, que Marion nous a confirmé que “oui, parfois, la vie est dure” (quand on se débattait avec les cordes), on a passé un super weekend !

C’est donc en petit comité (Chloé, Cricri, Jojo, Sev) que nous retrouvons notre guide Marion vendredi matin à 8h dans la queue des Grands Montets. Tranquillement occupées à papoter, le mouvement de foule de l’ouverture nous surprend et on se retrouve à regarder Marion monter dans la première benne alors qu’on attend toutes penaudes la deuxième… bienvenue à Chamonix ! Heureusement, on oublie vite la cohue du matin en découvrant les immensités des glaciers chamoniards. Le col du Passon est en super conditions, la moraine passe à ski et le couloir final est un bel escalier, et nous voilà déjà pique-niquant au soleil en découvrant quelques sommets mythiques du massif du Mont Blanc.

 

© GFHM

Une belle corniche nous tend les bras, et nous nous entraînons à arrêter une chute en crevasse, à construire un corps mort et à installer un mouflage. C’est toujours hyper intéressant de faire de tels entraînements grandeur réel, les piolets qui sautent sont décidément très pédagogiques, heureusement que la neige bien poudreuse amortit nos chutes !

 

© Marion Poitevin et GFHM

Puis on traverse le grand plateau du Tour pour rejoindre le refuge pour une petite bière bien méritée. On observe le Chardonnet aux jumelles du refuge, l’éperon Migot initialement au programme est en glace noire sur la fin, ça passe peut-être sur une petite bande de neige mais les conditions sont décidément trop sèches pour notre petit niveau donc on se dit que la voie normale serait déjà une très belle course !

Samedi, lever 5h, on se réveille en douceur sur le glacier, les lumières du matin sont toujours aussi belles. La montée au col supérieur d’Adams Reilly est efficace, la rimaye bien bouchée, et l’ambiance belle, on savoure ! On laisse les skis au col vers 9h, et on attaque l’arête nord ouest du Chardonnet. Le grand couloir SW de neige nous tend les bras, mais il est expo et peu protégeable, donc on préfère s’engager dans la petite goulotte-couloir à gauche. La difficulté est parfaite pour nos cordées peu aguerries au mixte, on protège facilement et à seulement 2 cordées, on est moins lente que d’habitude, même si Marion doit parfois nous rappeler que “si on ne bouge pas, on n’avance pas” :-).

 

© GFHM

Après une centaine de mètres un peu techniques, on remonte des pentes de neige puis la belle arête jusqu’au sommet qu’on atteint vers midi, au top pour un pique-nique seules au monde !

La redescente se passe bien, on tire 2 rappels pour rejoindre le col, puis c’est une belle descente à ski en poudre tassée puis en grandes courbes sur une moquette 5* sur le glacier.

On arrive au refuge avec la banane, et on découvre avec plaisir le groupe de Lead The Climb, c’est toujours chouette de rencontrer d’autres nanas aussi motivées en montagne !

Dimanche, lever 4h, aie ça pique, mais on n’a pas trop le choix si on veut tenir les horaires pour la descente sur le Tour, et puis c’est assez magique de glisser sur les skis sous les étoiles. On arrive au bas du couloir quand le Chardonnet s’embrase, on passe en crampons et c’est parti ! Cette fois-ci on progresse encordées assez loin, l’objectif est d’avoir toujours 2 points entre nous en s’assurant sur les bords du couloir. Après un petit passage en mixte, ça déroule tranquillement sur de la neige dure, on brésaille un peu pour placer les protections et faire les relais mais c’est comme ça qu’on apprend.

On arrive au col, un petit coucou au groupe de Lead the Climb qui fait des exercices sur le glacier en contrebas, puis on raccourcit l’encordement et Jojo s’élance sur les arêtes. La première partie est facile, la deuxième partie un peu plus aérienne, on racle un peu les skis contre les rochers, on râle sur les petits pas aériens en désescalade, mais le sommet est vite là, et on est encore une fois ravies !

Une petite photo, puis vite on attaque la descente, Marion nous rappelle que “course en montagne” vient de courir et qu’on a un horaire à tenir pour la descente. On essaie de suivre ses conseils, toujours être actives, si y’a un temps mort c’est le moment de boire ou manger, on doit toujours être en mouvement à partir du départ du refuge jusqu’à l’arrivée. On a encore des progrès à faire, mais on est à peu près dans le timing, encore une belle descente en neige de printemps bonifiée par les conseils de notre super mono de ski Chloé, une petite pause au refuge, et on reprend la descente à 13h.

On se laisse tenter par les traces rive droite du glacier, effectivement c’est très beau, par contre la traversée pour rejoindre la rive gauche sur de belles plaques de reptation nous plaît beaucoup moins, on passe sans traîner juste au dessus d’énormes gueules de baleine…

La neige devient lourde, on reste concentrées pour ne pas se blesser jusqu’à arriver skis aux pieds à la route du Tour vers 14h, c’est vraiment incroyable cet enneigement ! La navette arrive 5’ plus tard, ça c’est un plan qui se sera déroulé sans anicroche !

On termine le weekend autour de la traditionnelle bière de débrief avec Marion, avant de passer faire une bise à Charlotte et Elsa qui sont aussi sur Cham. Vivement le prochain weekend !

Cricri (avec Chloé, Jojo, et Sev)

 

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