Clap de fin de la saison estivale : alpinisme rocheux, à l’abri de la pluie!

15-16-7/09/2023

Après une courte pause au mois d’Août, c’est l’heure de se retrouver ! Au programme : jongler avec une météo un peu capricieuse, des refuges déjà pleins et la logistique habituelle du GFHM ! Jusqu’au dernier moment (c’est-à-dire 2 jours avant), nous ne savions toujours pas où nous allions passer le week-end : et oui, c’est ça aussi la montagne, savoir s’adapter et retomber sur ses pattes à tout instant.

Après un dernier check météo, Max et Seb nous proposent de se retrouver autour de Chamonix plutôt que dans les Écrins, le massif du Mont Blanc semblant épargné des pluies grâce au Foehn présent ce week-end là. Oriane se propose immédiatement de nous accueillir chez elle, c’est ainsi que nous débarquons à 8 le vendredi soir : notre hôte n’a pas fait les choses à moitié et une quantité astronomique et gastronomique de bonne (très bonne) nourriture nous attend, nous sommes gâtés. Une grosse pensée pour Caro qui ne sera pas de la partie ce week-end (mais bon, un voyage en Polynésie n’est pas une mauvaise option non plus 😉 ) ! 

Nous avons à peine le temps de papoter car il faut passer aux choses sérieuses : la course du lendemain est à préparer, les cordées sont à faire… Après une organisation rapide et efficace, nous mettons les réveils pour le lendemain : 4h, ça va piquer, mais quand on aime, on ne compte pas (et surtout pas les heures de sommeil).

Réveil de l’équipe au rythme du soleil © GFHM

C’est parti pour notre première course : Les Perrons de Vallorcine dans les Aiguilles Rouges, en traversée Est – Ouest. Le but : gestion de la corde sur un terrain parfois grimpant, parfois marchant, pose de protections et efficacité dans nos manips (rien que ça !). C’est ainsi que nos 9 frontales s’élancent sur la marche d’approche : il a plu dans la nuit, le terrain est glissant. Deux ressauts sont à passer avant l’attaque de la course : nous nous encordons au pied du premier et continuons d’évoluer jusqu’à la brèche entre les deux Aiguilles du Van qui marque le début de la course. Suite à une chute sans séquelles, Marion B ne réalisera pas la course ce jour-là. Cet événement nous sert de piqûre de rappel : même l’approche fait partie de la course, et la vigilance est de mise à tout instant.

Evolution du groupe sur les Perrons de Vallorcine, dans un cadre spectaculaire © GFHM

Nous progressons assez rapidement, sous l’œil vigilant de Seb et Max qui veillent à nos manips : nous prenons toutes conscience qu’entre le premier week-end et ce jour-là, de sacrés progrès ont été faits ! Malgré un temps gris et maussade annoncé, le soleil fait de timides apparitions et nous conforte dans le choix de cette course. Après quelques heures sur l’arête, nous arrivons au sommet final (et sans exploser les horaires !) juste à temps pour redescendre à la gorge de la Veudale puis dans le fond de vallon avant que les premières gouttes de pluie n’arrivent ! 

Retour pluvieux, retour joyeux © GFHM

Pas le temps de se reposer, il faut préparer la course du lendemain. Deux choix s’offrent à nous : l’Arête des Papillons et l’Éperon des Minettes. Après hésitations (1 ou 2 groupes, quelles cordées, etc…), nous faisons le choix de toutes aller sur l’Éperon des minettes. C’est une course plus engageante, parfois assez grimpante et dont le cheminement n’est pas évident : un beau challenge ! Les cordées sont faites, le matériel préparé, la course étudiée en détail : nous sommes prêtes !

Après une rapide montée en téléphérique jusqu’au Plan de l’Aiguille, nous nous lançons sur l’approche de l’Éperon. Un éboulement assez impressionnant dans la face Nord de l’Aiguille du Midi nous rappelle à l’ordre, la montagne bouge et il faut être vigilant ! Nous nous élançons dans la course qui demande de la gestion de corde, de matériel et de l’attention dans son cheminement. L’éperon se décompose en dix longueurs grimpantes dans un niveau variant entre le 4 et 5 chamoniard, que nous gravissons sans chaussons, et constitue une course idéale pour se familiariser avec le granit fissuré chamoniard et la recherche d’itinéraire. Pour certaines, l’enseignement du week-end se focalisera sur l’importance de placer ses relais dans des lieux stratégiques, pour d’autres sur la gestion des poses de points pour minimiser le tirage. Pour toutes, nous progressons encore et toujours dans le thème de la pose de coinceurs (est-ce qu’un jour viendra, où les guides n’auront absolument plus rien à redire sur nos poses de friends ???). Pour tenir l’horaire et ne pas rater la dernière benne, il nous faudra être rapides et efficaces : ça tombe bien, c’est notre thème du week-end.

Avec ce week-end riche et dense, notre première saison estivale 2023 s’achève. En quelques mois, que d’émotions, et de progrès. Nous avons côtoyé la montagne comme jamais, entre le massif du Mont Blanc, de la Vanoise et des Ecrins. Cette montagne, nous l’avons approchée, respectée, jamais dominée. Elle nous a envoyé quelques signaux d’alerte, de mises en garde, nous a montrés qu’elle restait reine dans toutes les situations, majestueuse, parfois cruelle. Elle nous a donné le ton parfois grave, parfois joyeux. Nous signons impatiemment pour la suite, toujours avec ce sentiment d’être chanceuses de pouvoir progresser techniquement, mais aussi discuter de notre engagement, nos doutes, nos envies dans ce cadre extrêmement bienveillant et humain du GFHM. Bon automne à toutes et à tous, restez en ligne pour suivre nos sorties off de l’automne. 

Cadrage semi-parfait pour une équipe au sommet de sa photogénie, au sommet des Perrons de Vallorcine. Dédicace aux 3 membres absentes du groupe – © GFHM

Marion & Marion, Karine, Laura, Estelle, Marjolaine et Oriane

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